Ngaoundéré. 59 cas d’AVC enregistrés depuis 2017

32 l’ont été en 2017, contre 27 depuis le début de l’année 2018.

Le 1er mai 2017, le directeur général de l’école d’Hôtellerie et du Tourisme de la Cemac (EHT-Cemac) décède au cours d’une évacuation sanitaire à Yaoundé, à la suite d’un Accident vasculaire cérébral (AVC). Un décès qui a ébranlé la ville de Ngaoundéré, tant elle remettait au gout du jour, la difficulté du traitement lié à ce mal qui prend de l’ampleur au Cameroun. Selon les statistiques du ministère de la Santé, les AVC sont la première cause d’invalidité et la 2è cause de mortalité au pays. A Ngaoundéré par exemple, depuis le début de l’année, l’hôpital régional a enregistré 27 personnes souffrants de ce mal. En 2017, ce sont 32 personnes qui avaient été enregistrées. Ici, si les autorités sanitaires précisent que ce sont des chiffres qui tournent autour de la moyenne nationale, elles informent davantage que le taux de décès est plus élevé. Ceci, du fait d’une absence d’appareils adéquat dans la région. L’on s’en tient donc uniquement aux signes apparents. Pareil à l’hôpital de district de Tokombéré. « C’est juste des suspicions que nous faisons parce qu’en l’absence de matériel adéquat, on ne peut pas poser un diagnostic fiable. Mais à 90%, c’est fiable», indique notre source. Laquelle fait savoir « qu’on récupère très peu de personnes qui font u AVC. Faute de diagnostic ou de prise en charge peut être ».

En effet, Garoua est la seule ville du Grand-Nord où l’on retrouve un seul scanner. « On traite quand même. Si ça marche tant mieux », lâche notre source, dépitée. La journée mondiale de sensibilisation contre les AVC qui s’est célébrée le 29 octobre 2018 a donc pour but, de sensibiliser l’opinion sur ce grave problème de santé publique. 15 millions de personnes sont atteintes de l’AVC par an et 5,6% en décèdent, dont 40% en Afrique. De plus, une personne sur six est atteinte de l’AVC. Les médecins conseillent de ce fait, d’avoir une hygiène de vie saine mais aussi, mettent l’accent sur la prévention. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’accident vasculaire cérébral comme la conséquence de l’interruption de la circulation sanguine dans le cerveau, en général quand un vaisseau sanguin éclate ou est bloqué par un caillot.

L’apport en oxygène et en nutriments est alors stoppé, ce qui endommage les tissus cérébraux. On estime à 17 millions le nombre de personnes victimes d’AVC chaque année, dans le monde. Les études révèlent que toutes les deux secondes, une personne subit un AVC et que toutes les six secondes, une personne en meurt. Ce qui fait de l’AVC la 2e cause mondiale de décès parmi les personnes de plus de 60 ans, et la 5e parmi celles ayant entre 15 et 59 ans selon l’OMS. L’AVC fait, chaque année, près de 6 millions de victimes. Par exemple en 2005, il a été la cause de deux fois plus de décès que l’infection par le VIH. Les spécialistes imputent la situation dans les pays pauvres à la faiblesse de l’éducation du public à la prévention.

Causes et conséquences

L’AVC se manifeste en général par une faiblesse subite ou une perte de la sensibilité de la face ou d’un membre, la plupart du temps d’un seul côté du corps. Au nombre des autres signes, nous avons la confusion mentale, la difficulté à parler, des troubles de la compréhension, la difficulté à marcher, des vertiges, la perte d’équilibre ou de coordination, des céphalées sévères inhabituelles et des évanouissements.  Quant aux conséquences, « elles dépendent de la partie du cerveau qui est touchée et de la gravité de l’atteinte. Par exemple un AVC très grave peut entrainer la mort dans des délais très brefs. Le diagnostic et la localisation de l’atteinte peuvent être faits par la réalisation d’un scanner cérébral. Toutefois, d’autres examens sont nécessaires pour établir la cause de l’AVC », explique un spécialiste. Lequel poursuit que la survenue des AVC est favorisée par les mauvaises habitudes de vie à savoir, la consommation de tabac et d’alcool, une mauvaise alimentation avec les excès de consommation de graisse, de sucre, de sel, la non consommation de fruits et légumes, et la sédentarité, notamment le manque d’exercices physiques. Les causes les plus fréquentes d’un AVC sont l’hypertension artérielle, le diabète,  le stress chronique, l’insuffisance rénale et l’obésité.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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