Nendobé Manhouli : « Nous voudrions que nos conditions de vie soient améliorées »

L’infirmier-anesthésiste/réanimateur évoque les motivations des grévistes et la nécessité de création des organisation syndicales régionales ? Notamment, dans le Grand-Nord où la grève n’est pas observée.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre ce mouvement de grève ?

Nous sommes tous en colère vu les mauvaises conditions de travail dans les hôpitaux, le mauvais traitement que le gouvernement nous a infligé. Imaginez-vous, je suis à BAC + 5 (3 ans passés au Diplôme d’Etat et 2 ans passés en cycle de spécialisation en anesthésie/réanimation) et je suis toujours en B2. Actuellement, je suis en fin de formation à la faculté de Médecine, en cycle de Master et je ne sais dans quelle catégorie je serai classé une fois sorti. Ça me fera en tout BAC + 7. C’est cette injustice qui choque et provoque ; qui nous met dans tous nos états. Ça cristallise des angoisses. Nous manifestations donc notre mécontentement face à tout cela. Nous voudrions que nos conditions de vie en tant professionnels de la santé soient améliorées. Le geste que les autorités administratives ont posé hier en enfermant nos confrères nous a davantage mis en colère. Et nous avons décidé rejoindre le mouvement pour mener ensemble le combat. Seule la libère dixit un penseur. Si j’ai rejoint le mouvement donc, c’est parce que c’est un mot national. Les mêmes problèmes que vivent nos confrères de Yaoundé sont les mêmes problèmes qui sont vécus en région. Et si nous sommes sortis ce n’est pour le compte d’un hôpital mais plutôt pour défendre l’intérêt général de la profession.

Comment ce mouvement est perçu dans le Grand-Nord ?

Déjà, il faut dire que les confrères de toutes les régions y compris ceux du grand-Nord, ont la volonté d’observer le mot d’ordre de grève sauf qu’ils sont butés car les instances syndicales se trouvent à Yaoundé. Du coup, le problème de coordination se pose. Ils craignent qu’on peut facilement les embarquer. Quand je les lis sur les réseaux sociaux, ils sont prêts à observer le mot d’ordre de grève mais qui doit prendre le devant ? C’est là où le problème se pose. Nous pensons que c’est un mouvement salutaire et salvateur car nous avons déjà trop induré. Le traitement du personnel soignant est semblable peu importe la région. Nous sommes confrontés aux mêmes maux. Nous subissons la même douleur, la même injustice. Et nous soutenons de tout cœur ce mouvement et pensons d’ici à là, des bonnes résolutions sortirons des concertations avec le gouvernement.

Il n’est pourtant pas suivi dans le Grand-Nord…

Justement et ce n’est pas seulement dans le Grand-Nord mais dans toutes les autres régions en dehors de la région du centre. Ceci s’explique par le fait que les antennes syndicales régionales sont presque inexistantes et cela pose un problème de coordination. Même ici au centre c’est le Président national qui coordonne le mouvement. Nous sommes entrain de réfléchir pour que dans les mois à venir nous puissions redynamiser les antennes syndicales régionales afin d’assurer une bonne coordination des activités. Donc on peut comprendre aisément que si le mot d’ordre de grève n’est pas respecté en région, c’est tout simplement par ce qu’il n’y a pas des représentants syndicaux qui puissent sensibiliser, amener les confrères et consœurs à adhérer au mouvement d’humeur. Redynamiser les antennes régionales est un point à l’ordre de jour de notre conversation avec le président Mballa Mballa.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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