Moustiquaires imprégnées. La première phase de distribution toujours attendue

Près de deux mois après la date initiale, les populations n’ont toujours pas reçu cette pièce maîtresse dans la lutte contre le paludisme.

Juste un communiqué laconique du ministre de la Santé publique, signé le 22 avril 2019. Manaouda Malachie y informait les populations des régions de l’Est, de l’Ouest, du Sud et des 13 districts de santé de la région du Littoral, que « les dispositions logistiques sont entrain d’être prises afin que les opérations de distribution démarrent dans ces quatre régions ». Depuis lors, plus rien ne filtre. Aucune date n’a jusqu’ici, été communiquée au sujet de la distribution effective des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) pour cette Phase 1.

Initialement prévue du 27 au 31 mars, elle accuse un retard de près de deux mois et compte pour la 3e campagne nationale de distribution gratuite de 14 millions 867 mille 748 Milda dans les 189 districts de santé (DS) que compte le Cameroun. Pourtant, après un réajustement du calendrier, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) indiquait au départ, que la remise effective de cette pièce allait plutôt se faire au mois de mai en cours. Puis, l’on a proposé celui de juin plutôt. « Le tout n’est pas de commencer. Il faut s’assurer que tout est en règle pour que l’opération se déroule bien », explique une source.

En dépit de ce que la première phase de cette vaste campagne de distribution gratuite de moustiquaires peine à sortir de l’impasse, les équipes du PNLP s’activent d’ores et déjà pour la 2e phase. D’où les opérations de dénombrement des ménages dans les régions du Nord et de l’Adamaoua qui débutent ce 17 mai. Dans la région du Nord par exemple, les sources proches du dossier indiquent que l’opération va durer 10 jours et que la distribution effective aura lieu au mois de juillet. Mais, la question semble agacer au sein du programme. « Pourquoi voulez-vous que je vous donne des informations que je n’ai pas. Retenez juste que c’est la 2ephase de cette campagne qui démarre vendredi dans les régions de l’Adamaoua et du Nord et qu’elle comprend deux étapes : le dénombrement et des ménages et la distribution des moustiquaires », a déclaré un responsable du PNLP.

1 million 666 mille 509 Milda, soit 33 330 ballots de 50 sont donc à distribuer dans cette région. Sauf que la réception de ces pièces prévue depuis au mois de mars n’est toujours pas effective. Dans la région de l’Adamaoua ce sont 763 972 Milda qu’il faudra distribuer dès ce 17 mai aussi.

Mission d’investigation

Pour mémoire, le retard que connait ces opérations et qui plombe l’ensemble du processus, est à imputer aux micmacs observés autour du marché de transport desdites moustiquaires. La sous-commission de passation des marchés est en effet soupçonnée par le Fonds mondial, de « bidouillages » pour avoir « injustement » écarté certains soumissionnaires. L’affaire qui embarrasse les autorités sanitaires camerounaises a d’ailleurs emporté le chef de la section de passation des marchés (SPM) de ce programme. Par la suite, le PNLP a fait l’objet d’une mission d’investigation prescrite par le ministère des Marchés publics (Minmap).

Composée de quatre personnes (chef d’équipe, membres et rapporteur), elle y a séjourné du 29 avril au 03 mai, « à l’effet d’auditer les procédures d’attributions des marchés relatifs aux appels d’offres du 24 septembre 2018 pour le transport des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) sur l’étendue du territoire », peut-on lire sur la lettre de mission d’Ibrahim Talba Malla, à l’attention du secrétaire permanent du PNLP.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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