Maroua. Précisions sur le braquage dont a été victime le bureau de Médecins Sans Frontières

Le bilan fait état de deux véhicules emportés dont l’un récupéré par les éléments des ESIR. Par ailleurs, deux suspects ont été interpellé et sont en exploitation par la police.

De l’inédit dans l’histoire de Médecins sans Frontières au Cameroun. Le bureau de cette ONG humanitaire basée à Maroua (et aussi à Mora, Kolofata et Fotokol) dans la région de l’Extrême-Nord, a été victime pour la première depuis son installation en 2014, d’un braquage dans la nuit du 20 au 21 octobre 2020. Il était environ 1h du matin lorsque 4 individus armés y ont fait irruption. Après avoir ligotés et enfermés dans la salle d’eau les deux vigiles qui étaient de garde et le chauffeur de permanence, les braqueurs vont emporter deux véhicules. Une land Cruiser immatriculée et un pickup Toyota immatriculé.

« Il a été facile d’emporter les deux véhicules parce que dans cette structure, les clés sont toujours sur le démarreur des véhicules », explique Abba Chetima Malla, Délégué régional de la police dans les colonnes du journal L’œil du Sahel. Prévenu de la présence des bandits dans leurs locaux par l’un des vigiles, le chef de bureau va alerter le patron de la police de la région. Ce dernier va mobiliser les éléments des Equipes spéciales d’intervention rapide (ESIR) qui vont se mettre aux trousses des bandits. Il prendra le soin d’alerter toutes les unités des postes de contrôle de la police de la région.

C’est ainsi que dans la localité de Mayel Guinadji sur la nationale n°1, à environ 60 km de la ville de Maroua, les 4 braqueurs seront rattrapés par les éléments des ESIR lancés à leurs trousses.  Un échange de coups des feux entre les deux camps va s’en suivre. Côté malfrats (les premiers à avoir ouvert le feu), l’un d’eux sera touché au dos tandis que du côté de la police, trois éléments le seront légèrement. Le deuxième suspect va s’échapper. Le second véhicule de MSF lui, a été abandonné par les braqueurs après le poste de péage de Magada, indique le journal régional.

Adoum, l’un des malfrats touché, de nationalité tchadienne.

Identité des suspects interpellés

D’après les informations obtenues de la police, le suspect touché par balle et évacué à l’hôpital régional de Maroua s’appelle Adoum. Il est de nationalité tchadienne. Au cours de son audition, il a avoué qu’il est venu de Kousseri uniquement pour cette opération de braquage, que l’on attribue au grand banditisme. Il serait parti de la ville chef-lieu du département du Logone et Chari le mardi, 20 octobre dans la matinée et est arrivé à Maroua dans l’après-midi. Ses acolytes et lui ont pris leurs quartiers dans un établissement hôtelier de Maroua, au quartier Pitoaré précisément. Lequel établissement est situé à moins de 500 mètres des locaux de MSF.

Selon nos sources, l’exploitation d’Adoum a permis de mettre la main sur Bisssara. De nationalité camerounaise et résidant à Kousseri, celui-ci est considéré comme le cerveau du ce braquage. « C’est lui qui a tout organisé. Il a préparé des faux dossiers pour les deux véhicules. Il s’agit notamment des cartes grises. Selon son plan, les véhicules devaient passer par Lara, Datcheka avant d’entrer au Tchad », confie notre source. Les enquêtes se poursuivent. Difficile pour l’heure de savoir s’il y a eu des complicités internes, confient nos sources.

Quelques impacts de balles après l’échange de tirs entre éléments des ESIR et malfrats.

Quelques actions de MSF

En rappel, MSF emploie environ 500 personnes dans cette région touchée de façon chronique par la pauvreté, l’insécurité alimentaire et par des épidémies récurrentes, les attaques de Boko Haram et les déplacements qui en résultent. L’ONG y mène différentes interventions dans les villes où elle est installée. Ce sont par exemple la chirurgie, le VIH/Sida, le Choléra, l’eau et l’assainissement. Elle fournit aussi des soins médicaux, (pédiatriques, chirurgicaux, consultations) aux réfugiés et communautés locales.

Dans la crise sanitaire mondiale au nouveau Coronavirus qui touche aussi le Cameroun, MSF et Epicentre ont travaillé avec le Centre des Opérations des urgences de santé publique (COUSP) pour la mise en place d’un projet d’évaluation des différents tests disponibles dans les centres de dépistage et de prise en charge. Cette évaluation intégrait l’hôpital de Djoungolo à Yaoundé, dans lequel MSF prend en charge les patients Covid-19.

Par ailleurs, son action s’étend depuis juin 2018, au secours d’urgence dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, en proie à des attaques de sécessionnistes. MSF a en effet ouvert des cliniques mobiles temporaires à Kumba, soigné des cas de paludisme, des infections respiratoires et des diarrhées. A Buea, MSF à travers ses structures, traité des urgences médicales en se concentrant sur les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. L’ONG a aussi créé des services de transfert par ambulance, aidé les soignants communautaires, donné du matériel médical et fourni un soutien psychosocial dans ces régions.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. Mbeing dit :

    Bjr c’est une photo du BIR et non des ESIR pourtant dans votre reportage ces les ESIR. Est-ce que c’est un manque d’image ou ??????

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