Maroua. Détails sur le premier décès lié au Coronavirus

Avant son décès, le commissaire divisionnaire a été en contact avec plusieurs personnes. Ce qui fait craindre une large chaine de contamination et une augmentation des cas dans les prochains jours.

Le commissaire divisionnaire Parfait Evina Nlom, est décédé aux environs de 22h le 10 mai 2020, à l’hôpital régional de Maroua. Le patron des renseignements généraux pour le département du Diamaré a été enterré le lendemain vers 17h par une équipe médicale. Il repose désormais dans l’enceinte de l’église située derrière l’hôpital régional où il était responsable, rapporte le journal L’œil du Sahel.

Originaire de la région du Centre, le commissaire divisionnaire a été inhumé loin de son village, dans la discrétion. Mais aussi et surtout, sans les honneurs de ses camarades de la police encore moins de ses amis qui n’ont pas eu l’occasion de lui rendre les derniers hommages. Et pour cause, selon une source médicale, le fonctionnaire de la police est décédé du Covid-19. Il est ainsi, le premier patient à être emporté par cette pandémie dans la région de l’Extrême-Nord.

Crainte d’une chaîne de contamination

L’information sur le genre de mort du défunt a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux. Raison pour laquelle dans la ville de Maroua, la mort du commissaire divisionnaire Evina Parfait Nlom a provoqué la peur et la panique au sein de la population. En fait, la population craint une chaîne de contamination du Covid-19. « Depuis l’annonce de sa mort de suite du Covid-19, tous ceux qui l’avaient côtoyé pendant ses derniers jours ont peur. La peur est d’autant plus grande qu’on ne sait pas exactement qui a été en contact avec lui. On imagine que la chaîne de contamination peut être large », tempête un habitant de Maroua dans les colonnes du journal d’informations régionales.

En effet, avant de manifester les signes de la maladie, l’ancien commissaire spécial de Mora menait des activités, fréquentait ses collègues, amis et les autorités. Le 24 avril dernier, il était même dans la délégation du comité de lutte contre la prolifération des formations sanitaire clandestines dans le Diamaré. Pourtant, d’après nos informations, il était soupçonné d’être un potentiel porteur du virus mortel.

Contrôles stricts

Une suspicion basée sur le fait que de retour de Yaoundé où il avait assisté à un deuil dans une ville déjà infectée, il ne se serait pas soumis aux exigences de la quarantaine.  Mais après son retour, il n’avait pas observé la mesure de mise en quarantaine.  « Il n’avait pas l’air de quelqu’un de malade », informe la même source.  En tout cas, depuis lors, les responsables des forces de maintien de l’ordre ont intensifié dans la ville, des contrôles sur le respect du port de masque par les populations.

Des gendarmes et policiers ont été déployés sur certaines artères de la ville de Maroua pour faire respecter les mesures barrières édictées par le gouvernement. Mais les populations critiquent ces contrôles qui coïncident avec la mort du commissaire divisionnaire Evina Parfait Nlom. « On sait que la ville de Maroua est infectée par le Covid-19 depuis presque deux semaines. Mais on n’a vu ni gendarme, ni policier faire respecter les mesures barrières. Maintenant qu’ils sont touchés par la mort du haut gradé de la police, ils sortent pour les contrôles », peste Hamidou Abba.

Aux dernières nouvelles, la région de l’Extrême-Nord affiche 4 cas du Covid-19 dont un mort. En attendant les résultats des prélèvements envoyés au centre pasteur de Garoua, des sources médicales indiquent que le nombre des cas pourraient augmenter.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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