(Lurgentiste.com) – Le système de santé camerounais fonctionne en sous-effectif. Selon Manaouda Malachie, le déficit total en ressources humaines au Cameroun est évalué à plus de 55 000 personnels de santé. Face à la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale le 1er décembre 2021, pour la présentation de son projet de budget 2022, le ministre de la Santé n’a pas décliné les détails de ce déficit par profil. Mais des données collectées par la Direction des Ressources humaines (DRH) du Minsanté apportent quelques précisions.
Le tableau des besoins affiche un manque d’environ 2000 médecins spécialistes, 500 médecins généralistes, 30 000 infirmiers…D’après le dernier recensement du personnel, le ministère de la Santé dispose de 39 720 personnels enregistrés au 21 septembre 2021. En fonction de leur situation administrative cet effectif se subdivise ainsi qu’il suit : 20 116 temporaires, 11 346 fonctionnaires, 4846 contractuels et 3412 décisionnaires.
Pour juguler le gap, Manaouda Malachie mène un plaidoyer en vue du recrutement massif de personnels dans le secteur santé au niveau central et décentralisé. Dans le projet de budget 2022 présenté à la représentation nationale, le Minsanté propose par exemple un enrôlement spécial de 5000 personnels de santé. L’accent sera mis sur le recrutement local, « afin de résoudre la problématique du turn-over et de la fidélisation du personnel au poste », explique Manaouda Malachie.
Pour le programme « Gouvernance et appui institutionnel au secteur santé » dudit budget, le Minsanté sollicite 61 milliards de Fcfa pour, entre autres, renforcer de la disponibilité des ressources humaines de qualité dans les formations sanitaires ; l’élaboration d’un nouveau plan de développement des ressources humaines, ainsi que le plaidoyer et le dialogue social en faveur de l’amélioration des conditions de travail des personnels de santé. Selon Manaouda Malachie, le recrutement spécial est primordial afin de répondre aux paquets minimums d’activités en vue de leur accréditation pour la Couverture Santé universelle (CSU).
Ce recrutement est envisagé alors que 500 médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes diplômés des facultés camerounaises et au chômage depuis un an, mènent un plaidoyer pour être recrutés à la fonction publique. Constitués en Collectif des médecins non intégrés, ils ont tenté en vain d’être reçus par le Premier ministre. Faute d’une suite favorable, ce collectif a organisé un mouvement d’humeur devant la Primature, puis a saisi le Président de la République en octobre dernier, pour solliciter son intervention.
A noter que le ratio soignant-population est de 0,08 pour 1000 alors que la norme minimale est de 1 pour 1000.