Le Coronavirus impose une distribution portique des Milda à Douala

Des opérations de distributions débutent ce 25 juin et s’achèveront le 30 juin 2020.

Des opérations de distribution de Moustiquaires imprégnées à Longue durée d’action (Milda) jouent les prolongations à Douala. Initialement prévues en 2019, elles ont connu un retard. Au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), les responsables justifient ce retard par un ajustement de la stratégie de distribution en tenant compte du contexte du coronavirus. Cette restructuration devait assurer la sécurité des acteurs de mise en œuvre. Pourtant, une source au sein dudit programme indique que le Cameroun « peinait à mobiliser les fonds de contrepartie de l’Etat requis à cet effet ».

En tout cas, à Douala, ces opérations débutent ce 25 juin 2020 et s’achèveront le 30 juin. Pendant six jours donc, elles vont se dérouler dans les 11 Districts de santé de cette région qui était en attente de l’opération lancée depuis juin 2019 sur toute l’étendue du Cameroun, dans le cadre de la lutte contre le paludisme. Ce sont entre autres, les DS de New-Bell, Bonassama, Dibombari, Loum, Nkongsamba et Njombé Penja.

En raison de la pandémie, cette distribution sera portique. C’est-à-dire, les agents de santé vont passer dans les ménages (qui étaient conviées vers les lieux de distribution), pour leur distribuer la précieuse pièce présentée. En fait, son utilisation systématique par la population est présentée comme la méthode de lutte antivectorielle la plus efficace. Surtout qu’elle permet de diminuer l’incidence de la maladie de 20 à 30%.

Faible taux d’utilisation

« La campagne permet de couvrir toute la population en un temps record et l’utilisation systématique des MILDA par la population permet de casser le cycle de transmission des parasites qui cause le paludisme», précise le Dr Dorothy Achu, Secrétaire permanent du Pnlp. D’après elle, dans les régions où l’utilisation des MILDA a été le plus important, nous avons constaté une diminution de l’incidence a été constatée, même si la moyenne nationale du taux de l’utilisation des Milda reste faible. 59% comparé à la cible de 80% escompté.

Cependant, la principale stratégie de prévention du paludisme demeure l’utilisation des Milda. Or, « la plus grosse erreur reste l’utilisation de la moustiquaire comme stratégie principale de lutte contre le paludisme », argue le Dr Albert Ze, économiste de la santé. Ce dernier est péremptoire : « Aucun pays au monde n’a vaincu le paludisme grâce à cette stratégie qui est d’ailleurs née après la lutte contre le paludisme en Europe ».

4510 décès en 2019

Le Cameroun s’est engagé à atteindre la « couverture universelle des populations en Milda », afin de diminuer d’une manière significative la morbidité et la mortalité dues au paludisme. Cette maladie représente encore la première cause de mortalité dans le pays. Les derniers chiffres du Pnlp font état de ce que cette endémie la plus répandue en terres camerounaises a tué 4510 personnes en 2019, contre 3299 en 2018.

Soit 1247 personnes de plus. Le taux de mortalité est passé ainsi passé de 14,3% en 2018, à 18,3%. Soit 4% de plus en 12 mois. Le taux de morbidité lui aussi, a connu une hausse de 3%. De 25,8% en 2018, il est de 28% en 2019. 2 millions 628 mille 191 camerounais ont souffert du paludisme en 2019, contre 2 millions 133 mille en 2018.d’environ 6 millions de cas pour près de 11 000 décès chaque année.

A noter que pour cette 3e campagne nationale toujours en cours, le gouvernement prévoyait de distribuer 14 millions de Milda dans les 10 régions. Six ont déjà été couvertes. Les opérations dans le Centre et le Sud-Ouest financées par le Cameroun et dans le Nord-Ouest restent attendues.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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