« Je ne vois aucune femme refuser ce vaccin »

En 2014, le Cameroun a mis en œuvre un projet de démonstration en deux phases du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH), dans les Districts de Santé d’Edéa et de Foumban. Cette phase pilote a permis de vacciner 14 365 jeunes filles âgées de 9 à 13 ans, pour une couverture post campagne de 69%. Les aspects comportementaux de l’évaluation post démonstration du vaccin du VPH au Cameroun révèlent que 10 filles sur 16 à Foumban et 5 sur 16 à Edéa n’étaient pas informées du type de vaccin qu’elles de se voir administrer.

Le vaccin contre ce VPH est un vaccin qu’on peut aussi administrer aux cibles de sexe masculin comme féminin, car les infections à VPH (tel les condylomes) et les cancers qu’ils peuvent engendrer [ORL (gorge), anal, col de l’utérus] touchent les deux sexes. Le Cameroun a choisi de cibler les jeunes filles au regard des données épidémiologiques sur la charge de la maladie chez les personnes de sexe féminin.

En effet, le cancer du col de l’utérus représente la 2ème cause de cancer chez les femmes, avec une incidence de 30 pour 100 000 femmes, contre une incidence mondiale de 15 pour 100 000 femmes. Le nombre annuel de nouveaux cas et de décès est respectivement de 2356 et de 15461. D’où la prise de conscience de certaines, à travers ces points de vue.

Fadimatou Mounpain (3)

Fadimatou Mounpain, employée.

« Je ne vois aucune femme refuser ce vaccin »

J’ai entendu parler du cancer du col de l’utérus quand une amie était gravement malade. On lui avait fait une césarienne et par la suite, elle a eu des complications au niveau de ses organes génitaux, les urines coulaient de temps en temps et même les excréments. C’était une expérience très désagréable qui faisait en sorte que parfois, elle était rejetée par ses proches. A l’hôpital, on nous a expliqué que ce sont les rapports sexuels précoces, la consommation du tabac, la consommation des pilules contraceptives qui causent cette maladie. Pour moi, je pense que face à cette situation, le vaccin est très important au vu des dégâts que cette maladie peut générer. Je ne pense pas qu’il y a une femme qui refuserait un vaccin contre le cancer du col de l’utérus.

 

Yollande Fossi (3)

 

Yollande Fossi, étudiante.

« J’ai vu des femmes souffrir et mourir du cancer du col de l’utérus »

J’ai quelques fois vu des femmes souffrir de cette maladie et trouver la mort ensuite. C’étaient surtout des jeunes filles qui partaient en mariage très tôt et qui mettaient au monde un enfant qui développait cette maladie.  Pour le moment, je ne sais pas s’il y a un vaccin. Mais si jamais il y en a, je suis prête à en prendre parce que c’est de ma vie qu’il s’agit. Il ne faut pas attendre que le malaise se développe avant d’aller chercher la solution. Il faut se faire dépister pour la détecter au plus tôt et si possible, se faire prendre en charge.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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