« Il n’y a rien de nouveau en terme de propositions des candidats »
Suite de l’analyse des propositions de santé des candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre prochain, par un spécialiste de santé publique.
Qualité des programmes
Nous avons deux types de programmes. Celui du Rdpc puisqu’il n’existe pas. On s’en tient à la politique qu’ils appliquent maintenant où ils ont un coût estimé de la CSU. Les coûts et mécanismes sont connus, les chronogrammes restent inconnus et la mise en œuvre est chaque fois repoussée, même s’ils annoncés l’adoption d’une loi. Donc, on ne voit pas grand-chose. Sur le terrain, les populations continuent de mourir. Dans le parti Univers qui est un parti basé à Ngaoundéré, le candidat a chiffré les besoins de santé entre 700 et 800 milliards qui devrait être dégagés par les mécanismes qu’il a décrit. Le candidat du SDF a plutôt annoncé une gratuité sélective sur une tranche de la population qui est vulnérable. Comment il va le financer, les mécanismes n’ont pas été décrit. Le candidat du MRC a mis l’accent sur la césarienne qui est juste un aspect très réducteur de la santé de la femme globalement. Une discrimination devrait être réclamée par les populations à tout candidat et à tout président en place parce qu’il y a effectivement un décalage qui n’est pas bien pour l’harmonie de la nation. La qualité des programmes de santé que font les candidats dépend aussi de l’expertise qui est mise à leur disposition. Ça veut dire qu’il faut qu’ils aient accès au document d’analyse de situation que détient le pouvoir en place parce qu’il faut faire le bilan de ce qu’ils ont fait. Maintenant, l’ensemble des experts travaillant à côté, autour et dans le gouvernement trouvent des solutions mais les intérêts égoïstes à savoir la corruption, font que les ressources qui existent ne sont pas utilisées. Il y a des symboles fort. Le président se soigne à l’étranger et il fait bénéficier aux pontes du parti des évacuations sanitaires qui devraient être pour tous les camerounais qui n’ont pas pu trouver une solution dans leur pays. Donc on a un problème. La santé ne rentre pas suffisamment dans l’agenda de tous les politiques.
Nous sommes pour un gouvernement volontariste qui essaye, qui échoue, qui répare et qui améliore. La CSU est à l’étude au Cameroun depuis plus de deux décennies. Ce sera encore une autre promesse phare du président qui dans son plan d’urgence avait promis en trois ans d’ouvrir des centres hospitaliers régionaux qui ne sont pas au mois d’octobre inaugurés. Donc, il y’a ceux qui font des promesses, d’autres veulent arriver au perchoir et qui veulent faire des promesses mais il faut que la société civile se lève et traverse toutes les barrières des partisans pour dire que la santé n’est pas une faveur du gouvernement mais un droit des citoyens. On a peut –être l’obligation de vote mais on a le droit à la santé. Et celui-ci dans les grandes maladies est assuré parce que pour contenir la maladie, il faut donner accès aux médicaments à tout le monde. En dehors de la tuberculose, du VIH et du paludisme, il n’y a rien. Donc il suffit d’avoir le cancer et vous allez connaitre le goût d’une facture de santé.
Similitudes et limites de ces programmes
Ces candidats ont des propositions à faire et font. les Mais le président l’est depuis 36 ans. Il ne peut donc plus faire des propositions. On doit le juger sur son bilan mais il a aussi le droit comme les autres candidats, de faire des propositions. Donc pour le candidat-président, les camerounais n’ont pas droit à la santé ou bien la santé semble être une faveur que le gouvernement accorde à ses concitoyens. Une faveur avec la construction des hôpitaux, ouverture des facultés de médecine, formation du personnel qui n’est pas recruté parce qu’il faut savoir qu’on a eu un embargo sur les recrutements de près de 20 ans pendant la crise. Donc le gouvernement en place est responsable de ça. On ne peut pas améliorer les indicateurs de santé avec ça.
En termes de propositions, il n’y a rien de nouveau parce que l’Organisation Mondiale de la Santé recommande à tous les pays de passer à la CSU. Les exemples en Afrique où les indicateurs de santé se sont améliorés se trouvent dans ceux d’expressions anglaises comme le Ghana et le Rwanda, où ils sont dans les CSU; où le risque maladie est partagé c’est à dire qu’on a plus peur d’aller à l’hôpital à cause du risque financier. Le problème est qu’il y a un savoir-faire universel entre ces candidats et le président-candidat. On sait ce qui marche on sait ce qui ne marche pas. Donc, il y a d’autres qui veulent perpétuer ce qui ne marche pas actuellement. Un candidat président qui dit j’ai construit des centres de santé et maintenant il n’y a personne pour y travailler. Et maintenant, quand il y’a quelqu’un pour travailler, il n’y a personne pour payer les gens qui y travaillent. Les salaires sont bas. La corruption gangrène encore en augmentant encore les coûts cachés au niveau de la population. Dans les pays occidentaux, le risque financier a été supprimé au profit des assurances. Donc, le gouvernement en place va prendre pour prétexte la crise économique et d’autres choses qui ne finiront jamais pour rapporter à plus tard la bonne idée que tout le monde partage de la CSU. Et ce n’est pas un secret de polichinelle que les gens voudraient savoir qu’elle est l’entité qui va gérer le futur organisme de gestion de l’assurance maladie. Qui en sera le directeur et quel va être le budget que nous aurons à bouffer parce que nous sommes dans une affaire de gros sous et de la santé des populations. Donc, ça pourrait être des freins.