Hôpital régional de Maroua. Entre insalubrité et mauvaise qualité de service
Le personnel médical de cette formation hospitalière a été réprimandé par le Ministre de la Santé publique qui vient d’y effectuer une visite d’inspection.
« Monsieur le Directeur, les femmes se couchent sur ce matelas sans draps ? Vous faites ça comment ? Expliquez-moi ! ». Question de Manaouda Malachie, Ministre de la Santé publique (Minsanté), adressée au directeur de l’hôpital régional de Maroua le 18 février 2018. Dans l’embarras, une sage-femme se risque à répondre. « Les patientes viennent avec leurs draps ou des pagnes », nasille-t-elle. Et Manaouda Malachie de poursuivre, la mine grave : « Ah ! Et si elle n’a pas de drap et que le travail dure elle fait comment ? On court en prendre à la maison ? Il faut des draps ici et le préfet viendra dans deux semaines vérifier que c’est fait », instruit-il. L’injonction n’admet aucune réplique.
Plainte
En effet, après un tour dans les salles d’accouchement du service maternité de cette formation hospitalière publique, le constat fait par le Minsanté n’est guère reluisant. D’autant plus que les autres services visités par le Manaouda Malachie, ne paient pas de mine. Tout part du service d’accueil, lorsque le ministre est interpellé par une personne du troisième âge. « Je suis là depuis plus d’une heure de temps et personne ne s’est encore occupé de moi », se plaint-il auprès du Minsanté. La situation n’est pas du goût du natif de Mokolo dans le Mayo-Tsanaga. Séance tenante, il ordonne au personnel médical de prendre le patient-plaignant en charge, avant de poursuivre sa visite d’inspection dans le bâtiment qui abrite le laboratoire d’analyses médicales.
Insalubrité
Là-bas, c’est l’hygiène réservée aux toilettes qui irrite le ministre. « Il faut améliorer ça aussi », lance Manaouda Malachie lorsqu’il en sort. En pédiatrie, l’attention du Minsanté est attirée par des toiles d’araignée qui décorent les murs. « Regardez les toiles d’araignée. Il faut faire du ménage ici. Vous savez les enfants ne sont pas comme vous et moi, ils sont très fragiles. J’ai l’impression que la notion de sous-développement c’est dans la tête. Il y’a des petits gestes qui ne demandent pas de l’argent », lance-t-il en direction du Dr Vohod, le directeur de l’hôpital régional.
Travaux à l’arrêt
Le Centre d’imagerie médical (CIM) de Maroua est l’autre visage fâcheux de l’hôpital régional de Maroua. L’infrastructure qui devait être livrée depuis 2015 n’est toujours pas opérationnelle. A la vérité, les travaux sont à l’arrêt depuis trois ans, comme l’a constaté le Minisanté lors de son passage. Manaouda Malachie a ainsi donné deux jours aux responsables sanitaires de la région pour en savoir plus sur ces travaux à l’arrêt. Sauf qu’ici, ni la délégation régionale de la santé publique pour l’Extrême-Nord, encore moins le directeur de l’hôpital régional de Maroua, peuvent dire ce qui se passe. De source crédible, le dossier y relatif était géré depuis l’administration centrale. En tout cas, pour Manaouda Malachie selon qui «la vie humaine est la priorité », il faut remédier à cette situation, au plus pressé. Car le CIM de Maroua devait permettre aux populations de l’Extrême-Nord, souvent obligées d’effectuer des déplacements pénibles, d’accéder à des examens précis. Les prestations attendues concernent le scanner de numérisation, la radiologie-os-poumons, l’échographie, la mammographie, la radio mobile et la paranomique dentaire.
Bjr merci de continuer a etre professionnel bonne journee
J’adore votre travail. Continuer ainsi.