(Lurgentiste.com)- La réunion de concertation via zoom entre Manaouda Malachie et les responsables des Syndicats des personnels de santé ce 29 mai 2023 a accouché d’une souris. Les syndicalistes ont opposé une fin de non-recevoir à la demande suspension du mot d’ordre de grève en cours depuis le 22 mai dernier dans certains hôpitaux publics, formulée par le ministre de la Santé publique (Minsanté).
En effet, « Le Dr Manaouda Malachie a proposé que la rencontre annoncée à la Primature soit une fenêtre d’opportunité qu’il conviendrait de saisir en y allant en rang serré, en observant une suspension du mot d’ordre de grève », rapporte sa cellule de Communication. Pour l’autorité tutélaire de la santé, ceci allait permettre de « focaliser toute l’attention sur ce moment et garantir de la haute hiérarchie les bonnes dispositions à rechercher des solutions durables dans la discipline et de manière synergique ».
Au cours de cet échange qui intervient un jour avant celle avec Séraphin Magloire Fouda ce 30 juin, Manaouda Malachie leur a proposé « un plaidoyer social conjoint et apaisé ». Non sans leur rappeler qu’au moins quatre plaidoyers ont été menés, au regard du besoin des hôpitaux en personnels. « Nous devons poursuivre le plaidoyer en portant les problèmes soulevés, de manière républicaine, au bon endroit de façon à ce que les retombées nous soient tous bénéfiques», a plaidé le Minsanté.
Sauf qu’aux aux yeux des syndicalistes, ce n’est ni plus ni moins que « la continuation du dilatoire ». D’ailleurs, seul M. Balla Balla, président du Syndicat national des personnels médico-sanitaire (Synpems) a pris part à cette réunion. C’est ce dernier qui a une fois de plus présenté les préoccupations prioritaires des syndicats. « Il a alors indiqué que le plus urgent est la contractualisation ou la séparation d’avec ces personnels. Non pas que les questions de primes, de reversement et bien d’autres ne soient pas importantes », écrit la cellule de communication du Minsanté.
Le problème est plus profond selon plusieurs acteurs du Landerneau médical. Au Cameroun, « Tous les hôpitaux aujourd’hui ne fonctionnent qu’avec les personnels occasionnels », regrette un directeur d’hôpital. Pour ne rien arranger, les syndicalistes sont persuadés que le Minsanté n’a pas beaucoup ouvré à la résolution de ce problème depuis son arrivé en 2019.
Pis, en août 2022, les syndicats avaient accepté la main tendue du gouvernement en lui accordant les six mois de moratoire sollicités pour apporter des solutions à leurs demandes. Mais force est de constater que neuf mois après, rien n’a été fait.
« Ce ministre nous a snobé. C’est à partir de la Suisse qu’il voudrait résoudre les problèmes à table depuis le 13 août 2022 ? Un peu de considération pour les pauvres personnels en détresse », ne décolère par Sylvain Nga Onana, Président de CAP/Santé. En tout cas, « Nous ne sommes pas du tout opposés mais plutôt partenaires, puisque nous avons les mêmes objectifs », a déclaré Manaouda Malachie.