Gestion des épidémies en Afrique. Dr Albert Ze interroge la responsabilité de l’OMS

L’économiste de la Santé accuse l’organisme Onusien de prêter une attention de moindre importance aux maladies dans le continent, contrairement à l’Europe qui bénéficie d’un traitement de faveur.

Le monde entier est en alerte maximale depuis la survenue en Chine de l’épidémie du Coronavirus. Laquelle a déjà fait plus de 1000 morts d’après les dernières statistiques et mobilise experts scientifiques, staff de haut niveau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La peur a même fini par gagner les Etats, du fait de ce « nouveau comptoir coronavirus ». Suffisant donc, pour que le Dr Albert Ze sorte de sa réserve. Dans une tribune intitulée : « Mauvaise gestion des épidémies en Afrique : L’OMS est-elle complice ? », l’économiste de la santé fait à l’OMS, le procès de la gestion des épidémies en Afrique. Il accuse l’organisme onusien de prêter une attention de moindre importance à l’Afrique.

Pourtant, c’est la zone qui supporte le plus lourd fardeau des maladies et qui enregistre une forte mortalité. En effet, les populations africaines vivent dans un enfer sanitaire. Virus Ebola et rougeole avec plus de 8000 décès en RDC depuis 2018, choléra, paludisme, Piang et bien d’autres maladies au Cameroun, causant plus de 4000 morts par an. Mais tout ceci, « dans un silence profond », déplore le Dr Albert Ze.  Alors que, le continent croule sous le poids des priorités qui durent déjà une éternité. « Mais comment comprendre que la gestion de ces priorités soit sans engouement comme ceux qu’on voit pour les pays développés ? L’OMS ne voit-elle pas les souffrances des africains », s’interroge ce Lauréat du Prix Africain de l’Excellence pour l’année 2019.

Décision sélective

Autre incongruité et motif supplémentaire d’indignation pour le chercheur, toute l’attention dont bénéficie la Chine dans le cadre du coronavirus. « L’OMS laisse 8000 morts en RDC et se focalise sur une nouvelle épidémie en Chine. N’est pas une décision sélective ? », s’exaspère le fondateur de l’Institut de Recherche pour la Santé et le Développement (IRESADE), basé à Yaoundé. Et ce dernier de poursuivre : « Pour le paludisme, l’OMS a encouragé les pays d’Europe dans une démarche objective mais nous encourage dans la moustiquaire qui ne produit aucun résultat. Les exemples sont légion ».

Quoi qu’il en soit, en guise de réponses, ce dernier explique que « Le continent reste fortement dépendant des pays développés dans tous les domaines. Ainsi, dans le marché comme celui de la santé, le producteur (pays développés) fait tout son possible pour maintenir sa clientèle (pays pauvres d’Afrique) sous le regard d’un régulateur qui est l’OMS qui favorise le bon fonctionnement du marché ».

Et pour ne rien arranger, « les dirigeants africains ne portent pas à cœur leur populations », affirme Albert Ze. Raison pour laquelle, « L’Afrique est le seul aveugle dont on marche sur les testicules deux fois », conclu celui qui a reçu en 2019 en Côte d’Ivoire, la distinction de « Meilleur chercheur en santé pour le Développement 2019 ».

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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