Financement de la santé. Les ménages contribuent toujours à hauteur de 70% contre 5% pour le gouvernement
Les comptes nationaux de la santé pour 2020 montrent que le Cameroun a dépensé 728 100 milliards de Fcfa. Or en 2011, ces dépenses de santé étaient estimées à plus de 503 milliards de Fcfa. Ce qui représente un taux d’accroissement de 31% en 10 ans, selon le Dr Phanuel Habimana, Représentant-Résident de l’Organisation mondiale de la Santé au Cameroun (OMS). Malheureusement, les ménages continuent d’être le plus gros financier de la santé. Ceci, par paiement direct à hauteur de 70% contre 5% pour le gouvernement à travers son budget.
Ces révélations ont été faites au cours du lancement officiel des Comptes nationaux de la santé au Cameroun hier 28 avril 2021 à Yaoundé. Il s’agit en réalité du rapport sur les sources de financement de la santé publique, les personnes qui les ont dépensées et leur finalité, « la production et l’utilisation régulières de données sanitaires par les décideurs », précise Phanuel Habimana. La dernière fois que le Cameroun a publié ses comptes de la santé remonte à 2013 et c’était ceux de l’année 2012. Pourtant, ces informations sont destinées à faciliter le suivi des financements et des dépenses de santé publique afin de permettre aux autorités de prendre des décisions éclairées pour l’amélioration de la performance du système de santé.
Voilà pourquoi le gouvernement relance la production des données statistiques sur le financement de la santé dont les premiers résultats sont attendus d’ici octobre 2021. En effet, à en croire le ministre de la Santé publique, avec l’augmentation de la demande de services de santé, la nécessité de mettre régulièrement à jour les comptes nationaux de la santé devient urgente. Il a ajouté que les comptes nationaux de la santé fournissent des informations indispensables sur le financement de la santé publique, que le gouvernement considère comme une priorité majeure.
Selon le Dr Habimana, les comptes de santé offrent une excellente opportunité de contrôler les dépenses de santé. Ils « sont devenus encore plus importants aujourd’hui en raison de la pandémie de coronavirus et de l’augmentation des dépenses de santé publique qui en résulte », a noté ce dernier. Les responsables expliquent que les comptes de la santé n’ont pas pour but de contrôler les établissements de santé. Au contraire, ils ne font que suivre la source et le montant des fonds reçus, qui les a utilisés et dans quel but. La reprise de la collecte et de la publication des comptes nationaux, a-t-on également expliqué, fait partie des réformes du secteur de la santé.