Extrême-Nord.  66% des hospitalisations sont dues au paludisme

Olive Atangana
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Au Cameroun, le taux de possession des Milda a augmenté mais l'utilisation n'a pas suivi.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation qui ne semble guère s’améliorer.

La journée mondiale de lutte contre le paludisme a été célébrée le 25 avril dernier, dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19. Au regard de la forte mobilisation autour du Covid-19, la 13eédition de la journée mondiale de lutte contre endémie la plus répandue au Cameroun est presque passée inaperçue. Pourtant, au Cameroun et particulièrement dans la région de l’Extrême-Nord, la maladie continue de faire des ravages et tue davantage.

Selon le chef de l’unité régionale de lutte contre le paludisme pour l’Extrême-Nord, Dr Jean Pierre Kidwang, interrogé par le journal L’œil du Sahel, le paludisme a représenté 66% des motifs d’hospitalisation dans les formations sanitaires en 2019. En 2018 et 2019, la région a enregistré respectivement 377 230 et 464 117 cas de paludisme.  Soit une hausse de 86 887 cas.

Top 5 des DS les plus touchés

Le taux de mortalité lié à cette situation est de 36,7% en 2019, contre 31% en 2018. Mora, Mokolo, Guiduiguis et Yagoua sont les Districts de santé les plus touchés. Quant au taux de morbidité des deux dernières années, il est passé de 29,7% à 29,8%. Les districts de santé de Gazawa, Bourha et Velé figurent dans le top 5 du classement.

Parmi les victimes, les enfants de moins de 5 ans sont majoritaires avec 72% de taux de décès ; 2% chez les femmes enceintes et 26% chez les patients de plus de 5 ans. A l’unité régionale de lutte contre le paludisme, plusieurs actions ont été menées pour réduire le nombre des décès liées à la malaria. Par exemple, 2 638 034 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) ont été distribuées en 2019 aux ménages, au cours des campagnes de masse.

La CPS en renfort pour les enfants

La campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) a permis de protéger 90% d’enfants de moins de 5 ans pendant la période de pic du paludisme (juillet-août, septembre-octobre). En dépit de ces efforts, les spécialistes préconisent l’accélération de lutte contre le paludisme qui doit se faire à trois niveaux. D’abord, les pouvoirs publics et leurs partenaires.

Ils doivent organiser des campagnes de sensibilisation auprès des populations, rendre disponibles les médicaments contre le paludisme et distribuer massivement des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action. Ils doivent faciliter la prise en charge gratuite des enfants de moins de cinq et des femmes enceintes dans les formations sanitaires, préconise le journal d’informations régionales.

« S’agissant des formations sanitaires, elles doivent fournir aux malades un traitement de qualité. Celles véreuses doivent mettre fin à la pratique de l’utilisation des médicaments de la rue. Et quant aux populations, pour se mettre à l’abri du paludisme, elles doivent dormir sous les moustiquaires et assainir leur environnement en évitant les flaques d’eau et autres facteurs d’insalubrité. En cas de maladie, se rendre rapidement dans une formation sanitaire pour suivre le traitement », peut-on lire dans ce journal.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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