Exclusif. Sursis sur la tenue de l’AG élective à l’Ordre des médecins du Cameroun

(L’urgentiste.com) – L’information est encore sous le boisseau. Le bureau de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) doit se réunir ce lundi à ce propos, confirment nos sources. C’est que, le 21 février 2022, le ministre de la Santé publique (Minsanté) a adressé une correspondance (dont L’urgentiste a eu copie) au Dr Guy Sandjon, président de l’ONMC. Cette demande de reporter la tenue de l’Assemblée générale élective (AGE), attendue au cours de ce mois de mars. Pour motiver sa position, la tutelle administrative de l’ONMC parle « des dissensions qui surviennent » au sein de cet Ordre professionnel.

Le Minsanté convoque aussi les articles 22 (2) et 32 (2) du décret de juillet 1992, fixant les modalités d’application de la loi du 10 août 1990 relative à l’exercice et à l’organisation de la profession du médecin au Cameroun. « Par ailleurs, des concertations sont engagées au niveau de la tutelle afin de fixer les orientations susceptibles de favoriser la bonne marche de la profession qui feront l’objet d’une assemblée générale extraordinaire », précise Manaouda Malachie. Selon nos sources au sein de l’Ordre, au moins quatre raisons empêchent la tenue pour l’heure, de cette AG.

Aux désaccords relevés par Manaouda Malachie et à ces concertations en cours, vient s’ajouter la pandémie de Covid-19. « Cette élection sera très courue. Nous avons au moins 12 mille médecins inscrits au tableau de l’Ordre. Nous ne pouvons pas prendre le risque de les mettre en danger parce que nous voulons parader », soutient l’une d’elle. Laquelle prend l’exemple de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes dont l’élection n’a toujours pas eu lieu depuis deux ans et de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun, dont les membres ont dû attendre quatre ans avant de voir le renouvellement de leur bureau.

Report… Salvateur?

En réalité, ce report intervient au moment où « Nous sommes en conflit pré-électoral » et se mène une campagne contre l’équipe en place. « Ça bouillonne dans les foras des médecins. Ils critiquent le bilan du Dr Sandjon à la tête de l’ordre », confirme un médecin en service au Minsanté. Une guerre de succession pour le contrôle de « cet outil d’influence » est d’ailleurs ouverte depuis le mois de janvier 2022. A l’analyse donc, cette demande de report profite au bureau en place en premier. En effet, au cas où ses membres ne se présentent plus, ils ont le temps de préparer la relève tout en accompagnant la réforme annoncée. « Le Président a toujours clamé qu’il veut laisser l’Ordre à des mains expertes. Et non à des personnes qui vont venir mettre le désordre au sein de la profession », confie un proche du Dr Guy Sandjon.

De plus, « même si un président arrive maintenant, il aura la légalité et non la légitimité. Donc il faut bien préparer la relève », poursuit la source précitée. En second, la décision de Manaouda Malachie profite au gouvernement « qui n’ouvre pas un deuxième front social après les enseignants. Si on allume les médecins, ça risque de mettre le feu aux poudres », ajoute un cacique de l’ONMC.  A noter que le 22 mars prochain, le mandat de l’équipe Sandjon à la tête de l’Ordre arrive à expiration. Cette note est donc une réponse à la demande d’autorisation pour convocation d’une AGE, déposée au Minsanté le 2 février dernier. C’était pour obtenir de la tutelle, l’autorisation de convocation d’une AGE.

Lire aussi :

http://lurgentiste.com/ordre-national-des-medecins-guerre-de-succession-au-sommet/

 

*Prochain article :

Election à l’ONMC. Le bilan de l’équipe Sandjon vu par ses pairs

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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