Est. L’état de santé des Formations sanitaires ausculté

Dans les départements du Haut-Nyong et Lom et Djerem, les délégués régionaux du Minfopra et de la Santé publique ont passé au peigne fin les règles élémentaires de prise en charge des patients par le personnel, la présence effective des agents publics et fonctionnaires à leurs postes de travail, des questions d’absentéisme, d’indiscipline et leurs difficultés liées en majorité au plateau technique et avancements.

Produits pharmaceutiques jetés à même le sol dans la salle d’attente ; assiettes et marmites de nourriture abandonnées au couloir et obstruant le passage des usagers ; des tas d’immondices à l’extérieur du bâtiment qui n’est autre que le Centre de Santé Intégré (CSI) de Tongo-Gandima dans la région de l’Est. Ce tableau loin d’être du grand art et l’expression du beau, auquel font face deux visiteurs hors du commun ce 23 juillet 2019, est loin d’avoir livré ses multiples facettes.

En effet, dans la salle de prise en charge féminine de cette formation sanitaire, la mission conjointe des délégués régionaux du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) et du ministère de la Santé publique (Minsanté), se rend compte de l’état d’insalubrité dans lequel est plongée cette formation sanitaire de près de 10 mille âmes. Alors que des toiles d’araignées accueillent les visiteurs, les déchets des produits pharmaceutiques eux, sont dispersés et abandonnés après usage. Le laboratoire et la salle d’accouchement eux, sont aussi dans ces conditions similaires d’insalubrité notoire.

Aussi, sur les trois agents de l’État officiellement affectés au CSI de Tongo-Gandima, seuls deux dont l’infirmier chef étaient présents au cours de cette visite inopinée. De quoi laisser un gout amer et de déception à Alexis Mbalabouom Nzié, délégué régional du Minfopra à l’Est et au Dr Désiré Anicet Mintop, délégué régional du Minsanté, tous deux, en visite inopinée dans des arrondissements des départements du Haut-Nyong et Lom et Djerem de cette région. Une visite qui leur a permis de tout passer au peigne fin.

Présence effective des agents publics et fonctionnaires à leurs postes et se rendre compte des réalités de terrain, questions d’absentéisme, d’indiscipline et leurs difficultés, rien n’a été laissé au hasard. Pas même les règles élémentaires de prise en charge des patients par le personnel en poste et l’état d’insalubrité dans lequel est plongé le CSI de Tongo-Gandima.

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Mise en garde

« Plus rien ne sera comme avant à l’Est », leur a prévenu Alexis Mbalabouom Nzié. Ce dernier a aussi tenu à sensibiliser et informer « sur la nouvelle dynamique impulsée dans nos deux départements ministériels dans la cadre de la fonction publique de proximité. L’Etat est avec vous et vous suit ». Cependant, « Pour ceux qui s’obstinent à être absent de leur travail, leur rappeler l’existence du conseil régional de discipline. Que les agents de santé soient à leur poste parce que les populations méritent un suivi adéquat », met en garde celui qui est par ailleurs président de l’Association Camerounaise des Administrateurs de la Santé publique (ACASP).

Bien avant cette escale, ce sont les localités de Garoua-Boulaï et Ngoura qui ont reçu ces pèlerins. Ils se sont rendus à l’hôpital de district de Garoua-Boulaï, à l’hôpital protestant de la même localité et au Centre Médical d’Arrondissement (CMA) de Ngoura. Ici, à 120 Km de la ville de Bertoua, même si le personnel se dit galvanisé par cette visite, il n’a pas manqué de décrier ses difficultés. Au rang de celles-ci, la faiblesse du plateau technique, le mauvais état des infrastructures et la faible fréquentation de la formation sanitaire. Arrondissement difficile d’accès, enclavé à cause du manque des routes et de l’électrique, les populations locales y vivent dans une pauvreté et insécurité ambiantes.

Conseil de discipline

En raison de ladite insécurité dans cette zone transfrontalière située à 246 km du chef-lieu de la région de l’Est, les agents de l’Etat brillent par l’absentéisme à leurs postes respectifs et une indiscipline notoire. Ce que dénonce l’autorité administrative locale. Pour elle, « Il faut donc que chacun prennent désormais ses responsabilités en mains », martèle le délégué régional du Minfopra. Avec son collègue du Minsanté et l’appui du sous-préfet de l’arrondissement de Garoua-Boulaï, Diyen Jam Lawrence, ils ont tenu une réunion de sensibilisation des fonctionnaires et agents publics.

Ainsi, les indisciplinés et absentéistes recensés par la mission conjointe seront traduits devant le Conseil de discipline régional de l’Est. « C’est la méthode du bâton et de la carotte », justifie M. Mbalabouom Nzié qui annonce par ailleurs que des descentes comme celles-ci vont se multiplier. Ce dernier les a par ailleurs invités à plus d’ardeur au travail et au sens de la discipline. Car, l’humanisation des soins et la qualité des services s’encombrent mal de ces tares administratives.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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