Détresse. « Je porte un lourd fardeau de souffrance depuis 22 ans »

A 40 ans, Mathieu E. garde un espoir de guérir l’éléphantiasis dont il souffre depuis l’âge de 16 ans.

Son rêve de devenir ingénieur agronome s’est brisé il y a deux décennies. « Je n’ai malheureusement pas pu continuer mes études dès que mes problèmes de santé se sont déclenchés », explique, Mathieu E la voix brisée, la mine triste. C’est que, la situation sanitaire de ce quarantenaire est plus que pénible. Depuis l’âge de 16 ans, il souffre d’une filariose lymphatique. Une maladie tropicale négligée (MTN) communément appelée éléphantiasis. « Je ne veux pas jouer les malheureux ni les mendiants. Je sais qu’il y a des cas plus graves que le mien mais j’ai besoin d’aide. Je souffre tellement depuis des années », précise-t-il.

Ses tourments de santé ont commencé en classe de 3e« Au départ, c’était comme un abcès. Puis, c’est devenu une plaie qui a guéri. Plus tard, mes parents ont fait des efforts surhumains en m’envoyant dans certains hôpitaux pour examens et traitement, pour que je puisse recouvrer la santé », explique ce dernier. Mais, c’était peine perdue. Pis, d’autres maladies opportunistes sont venues se greffer à ce pied déjà malade, comme si le sort s’acharnait contre lui. « Les phylaires se sont installés après. Ce qui fait que ma maladie devenait un peu plus critique chaque jour. Au départ, ça m’affectait tellement au point de déprimer. J’ai même plusieurs fois essayé de me suicider. Heureusement que des proches m’en ont dissuadé. Ma maladie mérite plus que jamais des examens très approfondis et un suivi médical très profond », dit-il un peu dépité. Ce d’autant plus que si rien n’est fait Mathieu court le risque de perdre définitivement son pied.

Fardeau et souffrances

Cette peine hante Mathieu E. « C’est trop de souffrance que je vis depuis des années. Je porte un lourd fardeau en moi », dit-il, malheureux. « Ce mal a détruit ma vie et m’a retardé en tout. Il n’a pas permis que je puisse aller de l’avant », regrette-t-il. Aujourd’hui, Mathieu E. n’a qu’une seule doléance : « Retrouver ma santé et m’épanouir comme la plupart des jeunes de mon âge. Je sais que c’est encore possible. Mon pied a encore sa sensibilité et j’ai foi que je peux retrouver la guérison », espère-t-il.

Appel à l’aide

A l’évidence, le fardeau de cette maladie est chaque jour un peu plus lourd pour lui. Il se déplace désormais avec difficulté et ne met que des sandales. « Au départ, mon mal baissait à un moment et je pouvais même porter la chaussure. Mais j’éprouve déjà de vives douleurs et j’ai du mal parfois à me déplacer. J’implore une âme de bonne volonté pour qu’elle vole à mon secours et que je puisse retrouver ma santé », lance Mathieu, dont l’urgence d’être pris en charge est devenu vital.

Stigmatisation

Pour subvenir à ses besoins, Mathieu s’est lancé dans de petits métiers. Mais, les manifestations douloureuses et gravement défigurantes de cette maladie ont entrainé une incapacité permanente chez lui. Il a essayé par exemple, d’être agent immobilier. Mais, en vain. « Ma maladie est un sérieux handicap. Les gens me regardent plus comme un malade que comme quelqu’un pouvant leur apporter une solution aux problèmes de loyer qu’ils ont ». D’après les médecins, les patients atteints d’éléphantiasis ne souffrent pas uniquement d’incapacités physiques mais sont aussi touchés par des troubles mentaux, des problèmes sociaux et financiers qui sont autant d’agents de stigmatisation et de pauvreté.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), plus d’un milliard de personnes sont affectées par ces maladies à travers le monde. Et en Afrique on parle de 40% soit 400 millions de personnes affectées. D’après les experts les causes desdites maladies sont infectieuses. Pour la plupart, ce sont des parasitoses transmises par des insectes ou propagées par l’eau, le sol ou l’air contaminés. Leurs cycles de transmissions sont souvent perpétués par un environnement propice, dominé par la chaleur et l’humidité. « J’ai besoin de votre aide. Je lance un appel aux âmes de bonnes volontés pour qu’elles m’aident à suivre un traitement adéquat », dit-il simplement.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *