(Lurgentiste.com)- Le Cameroun enregistre un déficit en personnel médical de l’ordre de soixante-trois mille personnels dans ses formations sanitaires publiques. De ce nombre, cinquante-huit mille sont des personnels soignants. « Cet important déficit aurait justement pu induire un recrutement massif du Personnel médical pour atténuer ces écarts. Ce qui aurait réduit le taux d’in-employabilité qu’enregistrent ces catégories de personnels », reconnait Joseph Lé, ministre de la Fonction publique et de la Réforme Administrative (Minfopra).
Malheureusement, « le processus par lequel l’Etat procède au recrutement des agents publics est bien encadré par des facteurs prudentiels très contraignants et peu favorables au recrutement à grande échelle », confesse ce dernier. En effet, du plan de recrutement de trois mille huit cent trente-huit nouveaux personnels dans la Fonction Publique de l’État approuvé par le Premier ministre en juillet 2022 au titre de l’exercice 2022 seuls cent Sages-femmes et Maïeuticiens ont pu être recrutés.
Face aux députés jeunes du Réseau des Parlementaires « Espérance Jeunesse » ce jour à l’Assemblée nationale, le Minfopra a notamment invoqué « un certain nombre de difficultés qui nous impose de réelles contraintes budgétaires » pour justifier ce peu de recrutement. Néanmoins, outre les cent Sages-Femmes et Maïeuticiens sus-évoqués, deux cent quatre-vingt places ont été octroyés au personnel de la santé publique lors des concours directs ouverts en 2022, sur les 430 places. « Soit plus de 65% des places ouvertes », s’enorgueillit Joseph Lé. Un chiffre jugé « insignifiant » et « très faible » par les responsables d’hôpitaux et de l’administration centrale contactés, au regard de l’important déficit.
Plus grave, il est très en deçà de la proposition du ministre de la Santé publique d’en recruter 5000 par an. A en croire Manaouda Malachie, le Minsanté, l’esquisse de solution réside en un plaidoyer qu’il mène pour le recrutement de vingt-cinq mille personnels sur cinq ans. Soit cinq mille par an. Certes, il admet que ce recrutement échelonné ne va pas aider au rattrapage du gap constaté. Mais, « nous pensons que si on fait ce recrutement, on pourrait quand même souffler un peu ». D’après ses explications, le recrutement pourrait se faire par région, par département…
Mais en attendant, « Nous sommes entrain de rationnaliser la gestion du personnel. Nous avons donné un certain nombre d’instructions à nos collaborateurs sur le terrain et interpellé les autorités administratives pour que nous essayons ensemble de faire une gestion rationnelle de ces ressources humaines sur le terrain», a-t-il déclaré.
Répartition du déficit par catégorie
*38 000 Infirmiers et Aides-Soignants,
*6 000 Médecins généralistes et Spécialistes,
*2 158 Sages-Femmes,
*4 200 Techniciens Médicaux Sanitaires…
Répartition du recrutement par catégorie
- 50 Médecins Généralistes ;
- 10 Chirurgiens-Dentistes ;
- 05 Pharmaciens ;
- 10 Infirmiers Supérieurs ;
- 30 Infirmiers Principaux Spécialisés ;
- 50 Infirmiers Principaux ;
- 115 Aides-Soignants ;
- 10 Agents Techniques Médico-Sanitaires (Préposés de morgue)