Covid-19. L’OMS cherche à comprendre pourquoi l’Afrique est moins touchée

Une conférence de presse pour détailler les premières pistes de recherche a eu lieu ce jour. Un programme de collecte de données dans 9 pays du continent est en cours. Les résultats de recherche sont attendus d’ici quelques mois.

Au départ, le pronostic vital de l’Afrique face au Covid-19 était engagé. Compte tenu du fait que le continent compte une majorité de pays pauvres aux systèmes de santé faibles Les perspectives étaient mauvaises, les analystes envisageaient des millions de morts sur le continent. Mais plus de six mois après le premier cas en Afrique, les ravages attendus ne se sont pas produits et le nombre de cas diminue dans la plupart des pays.

A ce jour 24 septembre 2020, plus de 1,4 million de cas de Covid-19 ont été répertoriés sur le continent africain et près de 35 000 personnes sont mortes à cause du virus déclarée à la mi-décembre 2029 dans la ville de Wuhan en Chine. Ces chiffres sont de l’Africa CDC (Centre de prévention et de contrôle des maladies de l’Union africaine). Des chiffres jugés insignifiants, en comparaison des autres continents.

Détails des pistes de recherche

Pour tenter d’expliquer cette situation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé le jeudi 24 septembre, une conférence de presse dans laquelle elle détaillait les premières pistes de recherche. Après avoir comparé le code génétique de plusieurs échantillons de SARS-CoV-2 en Afrique, il apparaît que le virus est semblable à celui qui circule en Europe. Ce qui fait que les scientifiques écartent donc la possibilité d’une souche africaine moins dangereuse.

Combinaison de multiples facteurs

Les chercheurs estiment que la situation en Afrique s’explique par une combinaison de multiples facteurs. D’abord les mesures de confinement strictes ont été adoptées très tôt dans la plupart des pays d’Afrique. Pour eux, cela a certainement aidé à garder le nombre de cas très bas. Ensuite, e fait que les pays africains ont déjà l’expérience de nombreuses maladies infectieuses comme le paludisme ou Ebola, malgré des systèmes de santé défaillants a joué un important rôle. Mais à en croire ceux-ci, d’autres raisons pour expliquer la particularité africaine existent.

Immunité croisée

Selon le Dr Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS en Afrique, une première explication viendrait de l’âge de la population. Les scientifiques ont en effet montré que les personnes âgées étaient plus à risque de contracter le Covid-19. « Dans la plupart des pays d’Afrique, environ 3% de la population a plus de 65 ans. Il y a des pays qui ont un taux de mortalité plus élevé en Afrique. L’Algérie, par exemple, où l’on voit que près de 10% de la population a plus de 65 ans. Donc, on pense que l’âge fait une différence », explique cette dernière.

Laquelle soutient qu’il y a d’autres facteurs tels que la mobilité internationale, la capacité à se déplacer à l’intérieur des pays, les réseaux routiers, le nombre de voiture par habitant. « Tout cela joue sur la capacité de diffusion du virus dans les pays», indique-t-elle. La température ou même la manière de vivre pourraient également jouer. Matshidiso Moeti estime ainsi que le fait que les seniors vivent dans la maison familiale en Afrique et non pas réunis au sein de maisons de retraite, a pu éviter des foyers de contagion.

80% des cas asymptomatiques

Autre élément à verser dans le dossier Afrique, le pourcentage des cas asymptomatiques. En effet, des études préliminaires montrent que 80% des cas de Covid-19 en Afrique sont asymptomatiques, contre 40% à 50% en Europe, selon l’OMS. « L’Afrique a sa propre épidémie. J’ai beaucoup travaillé sur l’épidémie au Royaume-Uni et en Europe. Ces épidémies sont différentes. Elles n’ont pas les mêmes caractéristiques. Donc, je pense qu’on va apprendre beaucoup de choses de ces données africaines destinées à l’Afrique», fait savoir Mark Woolhouse, professeur d’épidémiologie. Il est à la tête d’un programme de collecte de données dans 9 pays du continent. Les résultats de ces différents programmes de recherche sont attendus d’ici quelques mois.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. 12 octobre 2020

    […] Covid-19. L’OMS cherche à comprendre pourquoi l’Afrique est moins touchée […]

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