(Lurgentiste.com)- Le gouvernement vient d’annoncer l’acquisition de 34 000 bouteilles d’oxygène pour les grands centres de traitements des malades du Covid-19 au Cameroun. L’information a été révélée ce 11 octobre 2021 sur les antennes de la CRTV, le média public par le Dr Georges Etoundi Mballa. « On a tendance à oublier que nous avons des cas grave et la plupart d’entre eux va finir dans un service de réanimation », indique ce dernier. Selon le directeur de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique (Minsanté), l’instruction de cette acquisition spéciale a été faite par le président de la République Paul Biya. Celle-ci correspond à « trois mois d’autonomie nationale en oxygène en attendant que d’autres mesures pérennes soient prises », précise le Dr Etoundi Mballa.
Ce renforcement en oxygène des centres de prise en charge des patients infectés au virus mortel intervient au moment où se pose l’épineux problème de la disponibilité de l’oxygène dans de nombreuses formations sanitaires publiques (Fosa). C’est d’ailleurs un véritable casse-tête permanent et une « grosse » poche de dépense journalière pour chaque responsable de Fosa. « Rien qu’une bonbonne d’oxygène qui coûte 250 mille Fcfa et que les gens consomment en 6h vous coûtera combien en une semaine. Des malades sont morts de Covid-19 après avoir consommé 1 million 200 Fcfa d’oxygène. Et c’est à l’hôpital de payer cela avec des ressources financières qu’il n’arrive même pas à recouvrer », explique une source médicale. Courroucée.
A en croire certains responsables d’hôpitaux interrogés, les dettes en oxygène peuvent s’élever à plus de 250 millions, du fait de la gratuité des soins. Nos sources à Yaoundé confient que la commande d’oxygène de l’hôpital Central à la société FME-Gaz (société industrielle spécialisée dans la production et distribution de gaz industriels et d’oxygène médical) est d’environ 2 millions de Fcfa par jour. 20 jours d’oxygène à l’hôpital Général de Yaoundé (HGY) coûtent 3 millions de Fcfa.
A l’hôpital régional de Bafoussam, « Les factures d’oxygène nous asphyxient et les patients de Covid-19 sont les plus grands consommateurs. Ce n’est pas facile », confie une source médicale. Ce d’autant plus que « la subvention du ministère n’est pas arrivée depuis des mois. Nous nous battons pour que le prestataire continue de nous livrer. Jusqu’à quand ? Nous ne savons pas », poursuit celle-ci. Dépitée. Et donc, « vivement l’arrivée des 34 mille bouteilles du président de la République », conclut notre source.