Covid-19. Des tests de dépistage payants bientôt réalisés dans les pharmacies au Cameroun
Les pharmaciens camerounais veulent permettre au pays de procéder à un testing massif de sa population dans la lutte contre le Covid-19. Pour cela, ils vont réaliser d’ici un mois dans les pharmacies d’officines, des tests de diagnostic rapide antigéniques homologués. C’est le fruit d’un partenariat public-privé négocié et obtenu du gouvernement par l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (Onpc), sous l’impulsion du ministère de la santé publique (Minsanté). Même si « Les propositions n’ont pas encore été validées » tel que l’a informé le Dr Nana Sambou Franck Dange, Président de l’Onpc, selon les deux parties, le test sera payant. Dans le détail, il coûtera « le prix d’un test de grossesse ». Donc, « moins de 2000 Fcfa ».
Concrètement, tous les patients qui viendront se faire consulter en officine, recevront une fiche, à travers laquelle « On va monitorer, faire le suivi après son testing », explique le Dr Nana Sambou. Si le test se révèle positif, le patient pourra continuer le traitement à la maison en respectant les mesures barrières. « Il y aura une orientation et quand le cas va se retrouver moins à risque ou trop alarmant, on vous sortira de la maison et vous demandera d’aller à l’hôpital », explique ce pharmacien. Selon lui, « le circuit du malade sera encore plus ordonné. Le pharmacien d’officine ou son assistant vont vous guider ».
Mise en garde
De lui, l’on apprend que « Toutes les pharmacies du Cameroun seront logées à la même enseigne et vont participer. Que la population soit rassurée. Et derrière cette mesure il y aura des préqualifications ; il y aura tout un ensemble d’éléments à vérifier de la part du Conseil de l’Ordre et du ministère de la Santé dont le respect de la chaine de froid. Nous allons leur donner un mois et toutes ces officines seront listées». Par la suite, « Il y a aura une commission bipartite pour préqualifier les pharmacies et grossistes à un ensemble de règles. Donc nous allons miser sur la qualité. Ceux qui vont dériver un tant soit peu de ce qui sera dit, la sanction sera sans appel. Donc les contrôles seront fait en amont », met en garde le Président de cet Ordre professionnel.
De même, « Toutes les commandes seront monitorées, contrôlées et surveillées sur l’ensemble du territoire ». Ce qui fait que « Nous pensons que l’encadrement dans la partie des tests en officine va être très serré et, ce ne sont pas tous les tests qui seront fait en pharmacie. Il y aura des tests d’officine antigénique mais on verra quels tests seront retenu pour être fait en pharmacie », poursuit ce dernier. Mais, « L’offre de santé sera meilleure », rassure-t-il. Quoi qu’il en soit, « La question du test dans les pharmacies nécessite un encadrement à travers les textes », précise le Dr Salihou Sadou, Directeur de la pharmacie, des laboratoires et du médicament au Minsanté.
Inquiétudes
Si au sein de la communauté médicale cette mesure est appréciée dans l’ensemble car va « va dans le sens de l’amélioration de l’offre », certains ne manquent pas d’exprimer leurs inquiétudes à ce propos. « Le ministère doit clarifier cela avant de se lancer en déterminant par exemple le circuit de reportage des données. Car ces données doivent être intégrées dans le système de surveillance », observe un épidémiologiste de terrain en service au Minsanté. Un avis sur « la transmission des données et le lien pour la prise en charge » que partage un autre médecin de santé publique. Pour l’épidémiologiste, il faut que les différentes parties définissent le circuit des patients porteurs de comorbidités. Mais de manière générale, « cette décision va aider pour le diagnostic communautaire même sil risque de mettre en danger les pharmaciens s’ils ne sont pas protégés ». Le Président de l’Onpc lui, rassure que « tout se passera selon les règles ».
Ces contours ont été donnés lors de la conférence de presse organisée par cet ordre professionnel le 22 avril dernier, sur la place du pharmacien et la position du Conseil de l’Onpc sur la vaccination et le protocole de lutte. « Il faut que nous fassions un effort de comprendre qu’il y a plus d’avantage à se faire vacciner », plaide le Dr, Hamadjoda Issa, vice-président de l’Ordre. Aussi, « Nous ne disons pas que le vaccin n’a pas d’effets secondaires. Nous avons fait le choix d’ouvrir l’accès au vaccin. C’est-à-dire celui qui ne veut pas d’un vaccin peut choisir un autre. Et pour les gens qui ont des comorbidités, qu’ils s’abstiennent de prendre Astrazeneca », conseille le Dr Nana Sambou.