Covid-19/Cameroun. La Conac épingle le Minsanté dans l’établissement des tests
(Lurgentiste.com)– Le ministère de la Santé publique n’a pas échappé aux pratiques de corruption en 2021. Elles sont davantage exprimées dans quatre principaux actes, faits et pratiques de corruption d’après la Commission national anti-corruption (Conac), dans son rapport sur l’état de cette pratique au Cameroun au cours de l’année écoulée. Au rang de ceux-ci, l’établissement des résultats du test Covid-19. En effet, plusieurs voyageurs interrogés par Lurgentiste.com ont confié avoir obtenu des résultats de tests négatifs de Covid-19 moyennant le paiement d’une somme de 30 à 50 000 Fcfa, pour sortir du pays.
Personnels de santé en service au Minsanté, voyageurs, agents de sécurité aux aéroports étaient entre autres impliqués dans la fourniture de ces résultats de tests. La pratique était d’ailleurs connue au sein de ce département ministériel. « Les personnels se tuaient à la tâche et travaillaient sans relâche, sans primes. Normal que certain aient installés cette pratique qui était connue de tous, pour arrondir les fins du mois », a confié notre source.
Détournement des malades
Autres actes de corruption établis dans le secteur santé camerounais et dénoncés à travers la ligne verte de la Conac, la vente illicite de médicaments, l’arnaque dans l’établissement des certificats médicaux, le rançonnement et détournement des malades. Cette dérive hospitalière est d’ailleurs une pratique courante dans les hôpitaux publics camerounais. Tant les témoignages des usagers victimes sont légion. Aussi, l’on se souvient encore qu’en 2018, le directeur de l’hôpital régional de Maroua avait dénoncé cette pratique au sein de cette formation sanitaire publique dont il avait la charge.
Le Dr Vohod Deguimé, aujourd’hui maire de Mokolo avait alors accusé des médecins d’orienter les patients vers leurs officines privées au grand dam des caisses de l’hôpital. Selon certaines confidences, des commissions sont reversées aux médecins qui redirigent les patients vers les officines et cliniques privées « qu’ils disent mieux équipées en la matière ». Pour les certificats médicaux, le constat fait été de ce qu’il fréquent dans les hôpitaux publics camerounais de voir un médecin percevoir les « frais de signature » auprès des usagers pour signer le document. Ceci, sans consultation.
Actions de prévention
En tout cas, le Minsanté comme bien d’autres départements ministériels, a entrepris des actions de prévention et d’éducation pour réduire « les occasions de la corruption » dans les hôpitaux publics, au palais des sports, à l’aéroport international de Nsimalen, à la direction des ressources humaines et auprès des personnels du ministère notamment. Il s’agit concrètement de l’introduction des mesures de transparence dans les hôpitaux à travers l’affichage des coûts des prestations des médicaments dans la plupart des formations sanitaires, l’affichage des prix des actes et des médicaments.
La conception d’un logiciel de partage équitable des quotes-parts basé sur la production à l’école ; mise en place d’un support de notation des personnels et de motivation appelé « outil indice » proposé par le projet PBF (financement basé sur la performance) ne sont pas en reste. A noter que le préjudice financier subi par l’État du fait des actes de corruption pour l’année 2021 s’élève à près de 44 milliards de Fcfa.
Ce chiffre est en hausse de plus de 26 milliards, par rapport à 2020 ou ce préjudice financier était de 17 milliards de Fcfa. Le nombre de dénonciations lui, a diminué, passant de 16 067 en 2020 à seulement 6705 en 2021. Soit presque 10 000 dénonciations en moins. Les pratiques les plus courantes sont le rançonnement de l’entrée dans les grandes écoles, l’établissement de faux titres fonciers et l’arnaque des automobilistes. Le rapport ne s’est cependant pas prononcé sur le Covidgate. L’institution que dirige Dieudonné Massi Gam’s s’est contenté d’en référer aux enquêtes judiciaires en cours dans les juridictions compétentes.