Coronavirus. L’OMS sonne l’alerte mondiale

Son directeur général l’a finalement déclaré hier jeudi, urgence de santé publique de portée internationale.

Le verdict est tombé hier 30 janvier 2020 à Genève, à l’issue d’une réunion du Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Je déclare l’épidémie, une urgence de santé publique de portée internationale », a lancé le directeur de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse. Déjà, le 23 janvier dernier, après deux jours de discussions, ce Comité d’urgence de l’agence onusienne avait estimé que l’épidémie de Coronavirus ne constituait pas une urgence de santé publique de portée internationale. Une semaine plus tard, le chef de l’OMS l’a de nouveau convoqué à Genève.

Après l’avoir consulté, le Dr Tedros a décidé de déclarer que cette épidémie constituait désormais une urgence sanitaire mondiale. Selon lui, Il ne s’agit pas d’un vote de défiance à l’égard de la Chine. En réalité, l’urgence mondiale a été déclarée suite à l’apparition de la maladie dans plusieurs pays. Notamment en Allemagne, au Japon, au Vietnam, aux Etats-Unis et en France. « Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles ».

 « L’OMS s’oppose à toute restriction aux voyages »

« Nous ne savons pas quel type de dommages ce virus pourrait faire s’il se propageait dans un pays où le système de santé serait plus faible. Nous devons agir maintenant pour aider les pays à se préparer à cette éventualité », a dit le chef de l’OMS. A ce jour, l’épidémie née à Wuhan ne faiblit pas, avec désormais 213 personnes tuées, toutes en Chine. « Bien que ces chiffres soient encore relativement faibles par rapport au nombre de cas en Chine, nous devons tous agir ensemble maintenant pour limiter la propagation », indique le Dr Tedros.

Ce dernier a opportunément souligné qu’il n’y avait pas lieu de limiter les voyages et les échanges commerciaux avec la Chine. L’institution qu’il dirige s’oppose même à toute restriction aux voyages. Car, restrictions à la circulation des personnes et des biens pendant une « urgence de santé publique » peuvent être inefficaces. Elles peuvent perturber la distribution de l’aide et avoir des « effets négatifs ». Et donc, « S’oppose même à toute restriction aux voyages » a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Recommandations

9779 cas confirmés de coronavirus ont été recensés dans le monde, dont la très grande majorité (7736) en Chine. 98 cas confirmés ont été enregistrés dans 18 autres pays dont l’Allemagne, l’Australie, le Canada, les Emirats arabes unis, l’Inde, le Japon, la Malaisie, le Népal, les Philippines, le Sri Lanka et Thaïlande. Dans quatre d’entre eux (Allemagne, Japon, VietNam et États-Unis), 8 cas de transmission interhumaine ont été constatés. Voilà pourquoi l’agence onusienne a souligné l’importance des recommandations regroupées dans sept domaines clés, émises par son Comité d’urgence.

Ceci, pour prévenir la propagation du coronavirus et assurer une réponse mesurée et fondée sur des preuves. Ainsi, les pays dont les systèmes de santé sont plus faibles doivent être soutenus, tout comme il faut accélérer le développement de vaccins, de thérapies et de diagnostics. Autres recommandations, les Etats doivent combattre la propagation des rumeurs et la désinformation ; les autorités doivent examiner les plans de préparation, identifier les lacunes et évaluer les ressources nécessaires pour identifier, isoler et soigner les cas et prévenir la transmission.

Au Cameroun, après cette décision de l’OMS, une réunion multisectorielle est prévue ce 31 janvier. Elle sera suivie d’un point de presse, pour décliner les grandes lignes de la préparation et les comportemenets à adopter.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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