Il invite par conséquent les populations à s’impliquer dans le respect quasi-religieux des règles d’hygiènes et de distanciation sociale.
« Qu’il soit clair pour toutes et pour tous que la maladie, bien que maîtrisée n’est ni vaincue, ni terminée ». Mercredi dernier à Yaoundé, le Pr Louis Richard Ndjock de qui sont ces propos a tenu à faire cette mise au point à l’attention de l’opinion publique nationale. Elle fait suite à l’insouciance observée au sein d’une population qui brille depuis plusieurs semaines, par un nom respect criard des mesures barrières face au nouveau Coronavirus. En effet, le constat fait état de ce que le port du masque dans les lieux publics n’est plus de rigueur, tout comme le respect des mesures barrières et de distanciation sociale pour ne prendre que ces quelques exemples. En gros, l’observance des mesures barrières a été abandonné. Pourtant, « le risque de résurgence est plus proche de nous », a insisté le secrétaire général du ministère de la Santé publique.
C’était au cours de la conférence de presse conjointe relative à la mise en œuvre de la stratégie de riposte contre la pandémie du coronavirus au Cameroun, tenue le 16 septembre dernier. Et dernier de prévenir que « Si des mesures strictes, voire contraignantes ne sont pas observées, une reprise de la contamination peut surgir à tout moment ». Et naturellement, « cette résurgence de la maladie ruinerait nos efforts collectifs ainsi que les lourds sacrifices consentis jusqu’ici, et nous condamnerait à tout recommencer », poursuit le SG du Minsanté. Plus grave, « Notre système de santé pourrait cette fois subir des dégâts très importants, tout autant que les autres secteurs de la vie économique et sociales », alerte le Pr Louis Richard Njock.
Implication individuelle
A en croire ce spécialiste en ORL, le Cameroun se trouve « dans une situation délicate ». Ceci, dans la mesure où « Ceux qui hésitent, ceux qui s’obstinent, ceux qui abandonnent l’observance de gestes barrières nous font tous courir un risque énorme ». Ce d’autant plus que « la négligence d’un seul peut nuire gravement à l’ensemble de la communauté », tel que l’a déclaré Paul Biya lors de son adresse à la nation le 19 mai dernier. Pour en sortir, l’implication active et individuelle de chaque citoyen dans le respect quasi-religieux des règles d’hygiènes et de distanciation sociale est donc requise. « A défaut, nous nous exposons à une nouvelle vague qui pourrait être particulièrement difficile à contenir », a prévenu le médecin.
Nouvelle stratégie : dépistage de proximité
En tout cas, les autorités sanitaires se targuent de continuer de maintenir le contrôle de l’épidémie. Elles en veulent pour preuve, la stabilisation des données relatives au nombre de patients sous traitement et aux taux de contamination. « Globalement, il s’agit des résultats particulièrement encourageants, faisant état d’un taux de guérison de plus de 94% et d’un taux de létalité de 2,08%. Tout semble donc bien parti pour un retour à la vie normale », s’est satisfait le SG du Minsanté.
Et « Dans le but de poursuivre l’affaissement de la courbe de progression de la pandémie, la stratégie nationale de riposte est orientée vers l’adaptation de nos équipes et leurs modalités d’intervention sur le terrain ». C’est ainsi le dépistage de proximité est la nouvelle stratégie adoptée par le Minsanté. Laquelle s’ajoute à la décentralisation de la riposte, à travers des campagnes itinérantes dans les lieux de fortes concentrations humaines, et au testing massif suivant l’approche 3T (Traquer, Tester, Traiter) dans les principaux foyers épidémiques et la création dans toutes les régions des centres de dépistages et de prise en charge dédiés.
« L’objectif recherché est de traquer le virus là où il peut se trouver, c’est-à-dire dans les lieux de fortes concentrations que constituent : les marchés, les universités, les entreprises, les gares routières et les lieux de culte dans les districts de santé », a expliqué le Pr Ndjock. Par ailleurs, le Premier Ministre Joseph Dion Ngute a de nouveau invité les magistrats municipaux, à veiller au respect du port systématique du masque de protection dans les espaces publics relevant de leur compétence. « Ce vaste dispositif complété par le renforcement de la surveillance épidémiologique vise à maintenir le contrôle de la maladie. Plus encore, anticiper pour empêcher une éventuelle résurgence de l’épidémie », dixit le SG du Minsanté.
Encadré
Augmentation des cas actifs de Coronavirus
Le risque de résurgence d’une nouvelle vague de contaminations au Coronavirus plane sur le Cameroun. D’ailleurs, elle « peut surgir à tout moment », prévient le Pr Richard Ndjock, secrétaire général du ministère de la Santé publique. En fait, après une relative accalmie, les cas positifs et actifs sont en nette augmentation. Au 15 septembre par exemple, le pays enregistrait 158 nouveaux cas positifs, pour un total de 20 228 cas cumulés parmi lesquels 976 actifs et 415 décès. Le 17 septembre, le nombre de cas actifs est passé de 976 à 1051, pour un total de 20 303 cas. « Notre système de santé pourrait cette fois subir des dégâts très importants », alerte le médecin, spécialiste en ORL.