Colonel Médecin Badang Dimitri : « Cette maladie laisse des séquelles redoutables aux patients »

Le Chef service spécialisé d’ORL et de chirurgie cervico maxillo-faciale à l’HMR2, explique en quoi va consister la campagne, revient sur les séquelles que laisse cette maladie et donne des astuces de prévention.

La campagne de chirurgies gratuite s’ouvre ce jour. Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs, en quoi consiste-t-elle et qui y a droit ?

La campagne sur les chirurgies du Noma et malformations du visage consiste à prendre en charge de préférence les enfants victimes du Noma ou de malformations du visage soit par action congénitale ou acquise (Par brûlures ou accident de la voie public). Les bénéficiaires de cette campagne sont prioritairement les enfants présentant une pathologie dans les domaines suscités. Mais nous avons aussi élargi notre panel aux adultes afin de faire bénéficier un plus grand nombre de personnes.

Qu’est ce qui justifie cette campagne gratuite ?

Les raisons qui ont motivé la tenue de cette campagne sont les suivantes : le ministère de La Défense (Mindef : Ndlr) dans son concept Armée Nation se veut auprès des populations civiles. Pour ce faire, elle mène des Actions civilo-militaires à vocation sociale pour aider les populations défavorisées. L’association Noma Fund que dirige son excellence Albert Roger MILLA, l’Ordre national des médecins du Cameroun présidé par le Dr Guy SANDJON et l’association Enfant du Noma France ont porté un Projet auprès du ministère de La Défense. Son excellence Beti Assomo qui a été sensible au problème de socialisation de ces enfants porteurs de délabrement faciaux et ensemble, ont décidé de conjuguer leurs efforts pour donner une chance réintégration sociale à ces enfants en leur redonnant un visage et un sourire digne.

A quoi est due le Noma et comment le reconnaître ?

Le Noma est une maladie causée par la mauvaise hygiène bucco-dentaire et la malnutrition. Elle se manifeste au début par une inflammation de la gencive avec des saignements et en l’absence d’un traitement administré, elle évoluera vers une nécrose puis une gangrène qui cicatrisera en entraînant une constriction des mâchoires et une perte de substances d’une partie du visage.

Quelles séquelles cette maladie laisse-t-elle sur le patient ?

Cette maladie laisse des séquelles redoutables aux patients. Le délabrement du visage avec la perte d’une petite ou une grande partie du visage étant à l’origine d’une exclusion sociale, et voir même de la mort. Une constriction permanente des mâchoires accentuant davantage la malnutrition car la patiente est incapable d’ouvrir la bouche, ce dernier est incapable de s’alimenter et peut mourir si une équipe médicale ne vient pas à son secours.

Pourquoi la qualifie-t-on de maladie de la pauvreté et de la malnutrition ?

Elle est qualifiée de maladie de la pauvreté et la malnutrition parce qu’elle touche des enfants et les adultes résidant dans des zones à niveau social très précaire (camps de réfugiés) et ayant une alimentation déséquilibrée. C’est une maladie presque inexistante en milieu urbain qu’on retrouve en milieu rural.

Comment la prévenir ?

La prévention du Noma est simple il suffit d’avoir : une alimentation équilibrée et une bonne hygiène bucco-dentaire.

Quel traitement et prise en charge indiqués ?

Au stade de début la renutrition, de l’hydratation, des soins locaux et d’hygiène buccodentaire sont requis. Des antibiotiques sont également nécessaires. A un stade plus avancé, le traitement est chirurgical avec un accompagnement hygiéno-diététique.

Lire aussi :

http://lurgentiste.com/cameroun-un-nouveau-visage-pour-plus-de-150-patients-atteints-du-noma/

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Vous aimerez aussi...

1 réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *