Choléra. Le manque de ressources financières plombe la riposte dans le Sud-Ouest
(Lurgentiste.com)- L’épidémie de choléra continue de sévir dans la région du Sud-Ouest. Au 16 novembre, 79 cas avaient déjà été notifiés et 6 décès enregistrés. Seulement, les équipes médicales de la délégation régionale de la Santé publique pour le Sud-Ouest manquent de ressources financières pour une réponse efficace contre cette maladie à Ekondo Titi. « Nous avons reçu un appui financier du ministère de la Santé publique mais beaucoup plus pour la sensibilisation et le Wash ». Or, il faut aussi descendre sur le terrain, riposter et transporter les médicaments et les équipements du Wash de la délégation régionale (Buea) pour l’épicentre de l’épidémie.
Cela se fait par transport maritime et nécessite des ressources financières. Les équipes font malheureusement face au coût élevé du transport maritime du matériel et des patients dans cette zone. « Descendre sur le terrain coûte cher surtout que c’est en côte marine. Il faut un bateau qui va d’Idenau pour l’épicentre de l’épidémie. Et pour aller dans ces villages, il faut aussi un bateau », explique un épidémiologiste de terrain impliqué dans cette riposte. Sauf que, mobiliser cette logistique relève de la croix et la bannière. Par exemple, la location des bateaux avec carburant en aller et retour varie entre 200 et 250 000 Fcfa pour une journée. Des ressources financières dont ne dispose pas toujours la délégation régionale.
Le besoin de gilets de sauvetage pour un transport maritime sûr s’est aussi posé. Et ce n’est pas tout. « Pour référer un malade d’un village de pécheurs dans un hôpital c’est à peine 15 min mais ça coûte 30 mille Fcfa parce que ce transport se fait par bateau. Les familles se plaignent de cela. C’est pourquoi la plupart des cas arrivent quand c’est déjà une forme sévère », regrette notre source. Les ressources humaines et matérielles sont aussi insuffisantes pour soutenir les activités de réponse sur le terrain. « Parfois vous n’y trouvez qu’un ou deux personnels de santé dans ces centres de santé », confirme l’épidémiologiste de terrain.
D’où le plaidoyer pour des ressources financières, matérielles et humaines afin de soutenir la réponse à l’épidémie. Entre temps, une stratégie a été trouvée. « Déjà Identifier ceux qui vont faire la surveillance communautaire ; identifier les personnes chez qui nous avons déposé les kits de prise en charge de manière à ce qu’en cas de symptômes, on l’amène chez celui qui a le kit et il est directement pris en charge », explique notre épidémiologiste de terrain. Aussi, 140 000 aquatabs ont été distribués grâce à la stratégie du porte-à-porte et des réunions de sensibilisation ont été organisées avec les chefs traditionnels. Des points de lavage des mains ont été installés à l’hôpital, des vaporisateurs de 20L ont été distribués.
Des dépliants contenant les signes, les symptômes, la prévention et le traitement du choléra sont continuellement diffusés sur les médias sociaux. La délégation envisage aussi la Communication des risques et engagement de la communauté et de mener plus de sensibilisation dans les écoles primaires et la communauté. A noter que le premier cas a été notifié le 27 octobre 2021 et confirmé le 29 octobre. Bamusso, Ekondo Titi, Kombo Itindi, Boa Balondo sont des zones de santé affectées par cette maladie. Tandis qu’Ekondo Titi, Bakassi, et Mbonge sont eux, les trois districts de santé (DS) désormais impliqués.
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