Centre. Les cas de refus plombent la vaccination contre la poliomyélite

La région du Centre a maille à partir avec les cas de refus de se faire vacciner. Lors des Journées Locales de Vaccination tenues en Septembre et Octobre 2020, la délégation régionale de la Santé publique pour le Centre a dénombré 1102 cas de refus. « 48% des enfants non vaccinés l’ont été du fait des refus des parents », précise le Dr Brice Edzoa Essomba, Coordonnateur du GTR-PEV pour le Centre. Ce qui fait que 3761 enfants n’ont pas été vaccinés contre la poliomyélite dans les ménages et hors ménages au cours des deux tours. Les Districts de santé (DS) les plus touchés sont Mbankomo, Eseka, Efoulan, Nkolbisson et Nkoldongo.

Ainsi, 40% d’enfants courent le risque d’être paralysés par le poliovirus dérivé de souche vaccinale de type 2 (cVDP2). De plus « La région du Centre lors des précédentes campagnes n’a pas pu atteindre ses objectifs à savoir vacciner au moins 95% des enfants de 0-5 ans. Informer au moins 95% des parents avant le début de la Campagne sur la polio », regrette le Coordonnateur. Ceci, en raison des difficultés auxquelles cette région qui compte 30 DS a dû faire face. Notamment, le contexte de la pandémie mondiale au Covid-19 dans lequel cette campagne s’est tenue.

« Cette pandémie de part sa complexité et ses conséquences socio-anthropologiques et culturelles, a généré un grand nombre de comportements qui se sont traduits par une hésitation vaccinale notoire. Les parents confus et septiques s’agissant du vaccin Anti-covid-19 non encore disponible dans notre pays ont prioritairement refusé les vaccins », explique ce dernier. A ce contexte il faut ajouter le fait que de nombreux enfants n’ont pas pu également être vaccinés parce qu’ils étaient absents lors du passage des vaccinateurs et de nombreuses écoles ont fermé la porte aux vaccinateurs parce que les parents n’étaient pas informés de leur passage.

13% d’enfants sans protection vaccinale

« En conséquence, 13% de nos enfants de 0-5 ans n’ont pas bénéficié de la protection vaccinale », fait savoir le Dr Edzoa Essomba. Dépité. Or, « Une campagne sous optimale, de faible qualité, c’est un risque de circulation à bas bruit de poliovirus », indique-t-il. Par ailleurs, « Il y a un risque d’augmentation de l’épidémie de poliovirus dérivés de souche vaccinale de type 2 », indique ce médecin. « D’où l’importance de se faire vacciner », précise ce dernier. 1 million 074 mille 438 enfants de 0 à 5 ans sont ainsi concernés par les Journées nationales de vaccination (JNV) qui démarrent vendredi 7 mai prochain pour prendre fin le 9 mai.

« L’objectif de cette campagne c’est vraiment d’assurer une immunité collective en vaccination à tous les enfants de 0-5 ans contre la poliomyélite, de déparasiter tous les enfants de 12-59 mois et enfants d’administrer la vitamine A aux enfants âgés de 6 mois à 59 mois. C’est un paquet d’intervention à haut impact sur la santé de l’enfant. Toutes ces interventions sont gratuites, efficaces, sures. Nous espérons une nette amélioration dans l’adhésion des parents pour cette campagne », détaille celui qui est par ailleurs Coordonnateur de la vaccination anti Covid-19 dans la région du Centre.

Disposition prises

A noter que « Les populations n’ont rien à craindre d’agissant d’une éventuelle contamination venant des mobilisateurs et des vaccinateurs. De même, des chasubles d’identification ont été mises à contribution ainsi que des badges d’identification ont été confectionnés pour une plus grande confiance des parents ». En outre, « Nous avons produit des coupons d’information des parents dont chaque élève portera à ses parents. L’objectif est d’informer les parents d’un éventuel passage des vaccinateurs dans les écoles », informe le Dr Edzoa Essomba.

Lors des deux tours de vaccination de septembre et octobre 2020, cette région avait obtenue 81,87% de taux de couverture vaccinale, d’après le bulletin épidémiologique du Cameroun (BEC). A noter qu’un enfant non vacciné expose les autres enfants et son entourage, court le risque d’être infirme, est exposé aux maladies et peut en mourir, n’ont de cesse de marteler les équipes du PEV. « La vaccination permet de protéger contre les épidémies et pandémies », ajoute-t-on ici.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *