(Lurgentiste.com)- Ni John Fru Ndi voulait améliorer la santé des camerounais ainsi que leur espérance de vie. Pour cela, celui qui a assuré la présidence du SDF pendant 33 ans jusqu’à son décès ce jour à 81 ans, ambitionnait de s’employer à fournir des soins de santé primaire à tous. Conscient de ce qu’« Il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l’accès des camerounais aux soins de santé de qualité », l’homme fort de Ntarikon proposait de travailler à motiver les ressources humaines dans le domaine ; d’intensifier la lutte contre le paludisme, le VIH/Sida, le choléra.
La tuberculose, les maladies cardio-vasculaires « et beaucoup d’autres maladies qui sévissent dans notre pays » ne sont pas en reste. Lors de son discours à la faveur du 25e anniversaire de son parti en 2015, John Fru Ndi, leader du premier parti d’opposition au Cameroun, avait plaidé pour que soit institués et appliqués des projets de prévention à l’endroit des populations, pour réduire considérablement le nombre de malades.
Selon lui, les réformes sanitaires devaient mobiliser « toutes les ressources disponibles dans les secteurs privé et public ». Tout ceci, pour l’unique but de « garantir et améliorer la qualité de santé de tous les camerounais », à en croire ce dernier. Dans sa politique sanitaire déclinée dans ses statuts de base adoptés à Bafoussam en 1993, le SDF de Ni John Fru Ndi proposait aussi de s’employer à rendre les consultations médicales gratuites, de concevoir un Programme national de santé et créer un Texte National pour la santé.
De même, d’assurer la gratuité des soins médicaux aux enfants, élèves et étudiants, chômeurs, personnes âgées et handicapées. « De surcroit, le SDF instituera un système unique de soins médicaux sur l’ensemble du territoire national et la sécurité sociale pour tous », peut-on lire sur ce document. Et ce n’est pas tout. « Le SDF reformera et réhabilitera la formation médicale et améliorera les conditions de travail des médecins et autre personnel paramédical afin de leur donner la place de choix qu’ils méritent dans la société ».
Enfin, le SDF voulait promouvoir la pratique de la médecine traditionnelle et s’assurer que tous les ordres dans le corps des professionnels de la santé soient autonomes. Ce libraire né en 1941 à Baba II, département de la Mezam, près de Bamenda, n’aura plus la possibilité d’assister à ces changements qu’il espérait implémenter pour le secteur santé, une fois élu président de la République.
Celui qui à une époque représentait l’espoir de ceux qui aspirent aux changements à travers son slogan « Biya Must go » s’est éteint « des suites d’une longue maladie » ce jour à Yaoundé, a annoncé son parti. Avant ceci, à plusieurs reprises ces derniers mois, des informations alarmantes avaient circulé sur son état de santé. L’ancien militant du RDPC avait récemment subi une intervention chirurgicale dans un hôpital de Genève, en Suisse.
Il a été trois fois candidats aux élections présidentielles de 1992, 2004 et 2011, après avoir boycotté celle de 1997. C’était sa dernière campagne. Affaibli ces dernières années par plusieurs maux dont la maladie, Ni John Fru Ndi annonce en février 2021 son intention de se retirer de la vie politique, ouvrant ainsi la succession à la tête du SDF.