Cameroun: Seulement près de 100 cardiologues pour 24 millions de camerounais

Pourtant, 35% de camerounais souffrent de maladies cardiovasculaires. 

Les cardiologues ne courent pas les rues au Cameroun. En 2017, le pays ne disposait que de 60 cardiologues pour plus de 24 millions d’habitants. En 2019, ils étaient « autour de 100 ». Pourtant, au moment où ces médecins spécialisés dans les maladies du cœur et les troubles liés au système cardio-vasculaire font défaut au Cameroun, 35% de camerounais souffrent de maladies cardiovasculairesCe sont davantage l’hypertension artérielle (HTA), l’insuffisance cardiaque ou encore l’accident vasculaire cérébrale (AVC). En fait, ces maladies chroniques sont devenues un problème majeur de santé publique au pays.

30% de camerounais sont hypertendus

L’HTA est la plus fréquente de ces maladies cardio-vasculaires au Cameroun. En effet, 30% de camerounais sont hypertendus. Soit un camerounais sur 3. Malheureusement 60% des personnes hypertendues ignorent qu’elles sont hypertendues. Et parmi ceux qui sont hypertendus et qui savent qu’ils sont hypertendus, 75% de ces patients ne prennent pas leur traitement. L’HTA multiplie par 10 le risque de faire un AVC et fois quatre le risque de faire une crise cardiaque.  Elle est asymptomatique.

« C’est pourquoi on parle d’hypertension artérielle (HTA) et de « tueur silencieux » ; on ne sent rien mais le fait que la pression artérielle soit forte on s’expose à des complications cardiovasculaires », explique le Dr Solange Ndom-Ebongue. A en croire le médecin, l’HTA peut être révélée par la survenue de certains signes, des maux de tête, des vertiges, des oreilles qui bourdonnent et parfois par des complications cardiovasculaires. Il peut s’agir des complications cérébrales, des complications cardiaques, des complications rénales les complications au niveau des vaisseaux ou encore de la vue et de la rétine. Mais non prise en charge, l’HTA peut entraîner un AVC, une insuffisance cardiaque ou encore, une insuffisance rénale.

6% des camerounais sont diabétiques

L’autre facteur majeur, le 2e, c’est le diabète qui se caractérise par la présence du taux de sucre dans le sang à jeun supérieure à 1, 26g/ml. Au Cameroun sa prévalence est de 6%. Soit un adulte sur 16 est concerné. Cependant, 80% des malades ne prennent pas bien leurs traitements. Ce qui peut entrainer des complications. A long terme, le diabète contribue au vieillissement prématuré des artères et favorise les maladies cardiovasculaires.  50% des décès avant 60 ans sont liés au diabète. L’espérance de vie est réduite de 5 à 10 ans.

Voilà pourquoi la journée mondiale du cœur qui se célèbre chaque 29 septembre, vise à mieux faire connaître les facteurs de risque liés aux maladies cardiovasculaires et ainsi, favoriser leur prévention. Le constat fait état de ce que les mauvaises habitudes alimentaires, la consommation de tabac, de l’alcool et l’absence des exercices physiques constituent les principaux facteurs de risques des maladies cardio-vasculaires et accidents vasculaires cérébraux qui se déclarent à des âges de plus en plus précoces.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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