Cameroun. Près de 2000 malades de choléra déjà enregistrés

Le compteur affiche désormais 100 décès et cinq régions en épidémie.

Au Cameroun, l’épidémie de choléra est loin d’être enrayée. Le dernier rapport de la situation épidémiologique de cette maladie l’atteste. Au 21 novembre 2019, les autorités sanitaires enregistraient 1893 malades de choléra, avec 169 cas confirmés et 96 décès. Soit un taux de létalité de 5,6%. Les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et du Sud-Ouest (depuis le 13 novembre), sont celles qui continuent de notifier des cas de maladies. En effet, jusque-là épargnée, le Sud-Ouest compte déjà 36 malades et deux décès enregistré dans l’aire de Santé d’Idabato, district de santé de Bakassi.

Mais de manière succincte, le Nord reste la région la plus touchée par la maladie depuis mai 2018, avec 1191 cas pour 149 confirmés et 62 décès. Le taux de létalité y est de 5,8%. D’ailleurs, ces derniers, l’on a assisté à une recrudescence des malades dans le village Lebakré, dans le DS de Lagdo, avec 63 cas notifiés en deux jours. « Il n’y a qu’un seul point dans ce village et j’ai personnellement fait 40 ménages, aucune latrines. Donc, quand il y a eu le cas suspect, la propagation a été très rapide. Nous étions sur le terrain de jour comme de nuit. Ça a été réglé. Zéro mort », explique le Dr Djamilatou Leila, déléguée régionale de la santé publique pour le Nord.

Ce d’autant plus que la réponse a été immédiate. « Nous avons dû traiter le point d’eau, assainir tout le village par la pulvérisation du chlore, faire des campagnes de sensibilisation, leur expliquer les moyens de prévention », précise la déléguée. Toujours dans cette région, entre le 18 et 22 novembre, trois cas ont été notifié à Ngong, Bibémi et Pitoa. L’Extrême-Nord, avec 587 malades enregistrés n’est pas en reste.  D’ores et déjà, un plan d’action 2020 de lutte contre le choléra ces deux régions a été élaborée.

Sur le terrain, le renforcement de la surveillance épidémiologique sur toute l’étendue du territoire se poursuit, tout comme la recherche active des cas à Idabato et Djabane, dans le Sud-Ouest. Ici malheureusement, le personnel est insuffisant dans l’UTC (Unité de traitement du choléra) et est non formé à la prise en charge des cas. Pire, la même UTC est non conforme et éloignée du foyer. « La dissémination du vibrion lors du transport et le retard dans la prise en charge », sont entre autres conséquences, que cette situation peut entraîner, tel que l’explique un épidémiologiste en service au ministère de la Santé publique.

A l’Extrême-Nord, la réponse apportée par les pouvoirs publics fait face à des atermoiements comme la baisse des activités de veille sanitaire dans les formations sanitaire (Fosa), et des activités de sensibilisation dans les communautés. Entre autres difficultés notée par les équipes du Minsanté et des partenaires, des ressources humaines, matérielles et financières limitées ; les problèmes sécuritaires et l’enclavement de certaines zones en épidémie.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. 5 décembre 2019

    […] le 13 novembre 2019, Idabato, District de Santé (DS) de Bakassi a notifié 10 cas suspects de choléra et deux décès. Une réunion s’est tenue avec les autorités sanitaires a eu lieu hier 18 […]

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