(Lurgentiste.com)- Les villes de Kumba et de Mamfe ne pourront plus bénéficier des services de l’ONG internationale Médecins sans frontières (MSF). Dans un communiqué dont nous avons eu copie, elle a annoncé avoir « pris la difficile décision » de s’y retirer et fermer par-là ses bureaux dans ces deux villes. « Cette décision, qui prendra effet dès le 1er août, entraînera aussi la fin des contrats de la majorité de notre personnel », a indiqué MSF.
Ses responsables justifient ce retrait par les conditions de travail devenues difficiles après l’arrestation de quatre de ses agents il y a plusieurs mois. Mais surtout, elle « s’inscrit dans le sillage de la suspension de nos activités dans le Sud-Ouest annoncée il y a trois mois, suite à l’arrestation et à la détention de quatre de nos collègues », explique l’ONG.
Et l’ONG humanitaire d’ajouter si d’entre eux ont été libérés sous conditions en mai dernier, deux sont encore emprisonnés. Tous les quatre sont encore sous le coup d’une procédure judiciaire. « Dans ce contexte, MSF ne peut maintenir indéfiniment du personnel sur place sans avoir de visibilité claire quant à sa capacité à reprendre ses activités sans mettre à risque ses équipes, notamment au plan juridique », fait savoir MSF.
A la question de savoir s’il ne s’agit pas là d’une forme de chantage qui est fait au gouvernement camerounais, MSF répond par la négation. « Nous envisageons de revoir cette décision après le procès sur la base de nos échanges avec le gouvernement », précise son staff. En rappel, c’est depuis 2020 que cette ONG entretient des rapports tendus avec le gouvernement.
Et pour cause, les autorités de la région du Nord-Ouest l’ont accusé de venir en aide aux séparatistes. Sommé de se retirer de la région, MSF va également quitter la ville de Fotokol (région de l’Extrême-Nord) en mai dernier « en raison de la détérioration de la situation sécuritaire qui a régulièrement entravé (notre) capacité à mener à bien nos activités en toute sécurité ».
Entre temps, deux de ses employés seront arrêtés en décembre 2021, soupçonnés par les autorités d’avoir aidé un chef de milice séparatiste à s’enfuir. Quelques semaines après, deux autres employés étaient également arrêtés. Le 20 mai dernier, MSF a annoncé la libération de deux employés sur les quatre arrêtés.