Cameroun. L’Ordre des opticiens en guerre contre les campagnes de consultation des yeux

(Lurgentiste.com)- 20% de camerounais souffrent de malvoyance, selon le ministère de la santé publique (Minsanté). Soit un ratio de 5 millions de personnes pour 25 millions d’habitants. Le trouble de réfraction et la cataracte sont les principales causes de cécité. Celle-ci touche plus d’un million de la population, à en croire les chiffres officiels. Pour l’Ordre national des opticiens du Cameroun (ONOC), ce taux de cécité « galopant » est causé par les campagnes « intempestives et incontrôlées » de consultations des yeux sur l’étendue du territoire national. Car, elles sont non seulement organisées par « des individus dépourvus de qualification professionnelle » mais aussi et surtout, sont accompagnées de vente de lunettes.

Ceci, « en violation flagrante » des dispositions de la loi relative à la l’exercice et l’organisation de la profession d’opticien au Cameroun. Plus grave, ces campagnes constituent « une menace sérieuse à la santé visuelle des populations », soutient Solange Venerande Douanla. Dans un communiqué rendu public hier 14 décembre, elle rappelle que l’organisation des campagnes de consultation des yeux doit être soumise à l’autorisation préalable des structures déconcentrées de l’ONOC. Sa sortie fait suite à la circulaire du Minat de novembre 2021, adressée aux gouverneurs de régions, relative à ces campagnes des soins des yeux.

A l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de cet Ordre professionnel le 27 août dernier, elle en avait profité pour tirer la sonnette d’alarme sur l’augmentation du taux de cécité au Cameroun et sur la pratique illégale de l’optique médicale « qui favorise la montée du taux de cécité au Cameroun ». D’ailleurs à ce propos, « Nous sommes donc tous coupables de par notre complicité dans l’octroi des autorisations, l’accompagnement ou la participation aux campagnes irrégulières et sauvages des yeux avec vente de lunettes par de personnes non autorisées », c’était elle insurgée.

Non sans saisir l’occasion «pour interpeller les autorités administrative et sanitaire de nous aider à veiller à ce que chaque lunette ou équipement d’optique utilisé le soit par un opticien qualifié, inscrit et autoriser à exercer».  Depuis lors, elle a entrepris des descentes sur le terrain avec son équipe, la rencontre des acteurs institutionnels avec pour objectif la protection de la vue, de la profession des opticiens au Cameroun et une meilleure organisation de la corporation. En rappel, 80% des de tous les cas de cécité sont évitables ou guérissables ; 180 millions de personnes souffrent d’une incapacité visuelle dans le monde et 40 à 45 millions d’entre elles sont aveugles.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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