Cameroun. Les petites avancées de la médecine traditionnelle
(Lurgentiste.com)- Au Cameroun, 80% de la population fait recours à la médecine traditionnelle. Certaines communautés comme les pygmées n’utilisent que celle-ci pour leurs problèmes de santé. Il n’est pas rare qu’elle collabore avec la médecine moderne pour soigner les cas jugés délicats dans les formations sanitaires publiques et privées. Tel a d’ailleurs été le cas pendant la pandémie mondiale de Covid-19.
D’après l’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM), la médecine traditionnelle a contribué à diminuer le taux de morbidité et de mortalité du Covid-19. D’ailleurs, des produits fabriqués localement sont homologués comme adjuvants au traitement de la Covid_19 à l’instar de l’Élixir -Covid/Adsak- Covid; de Corocur; de Soudicov Plus et du Palubek’s. C’est l’un de ses progrès notables ces dernières années dont s’enorgueillissent les autorités sanitaires.
A ceci, il faut ajouter le fait qu’elle a été instituée dans le service des prestations sociosanitaires traditionnelles, par un décret du 19 août 2002 portant organisation du Minsanté. Bien plus. Ce 3e sous-secteur du système de santé camerounais fait dorénavant partie des soins de santé primaires dans notre pays. « C’est donc tout logiquement qu’elle est prise en compte dans le cadre de la couverture santé universelle, en vue d’aider le pays à atteindre son objectif qui est d’améliorer l’accès des populations aux soins de santé de qualité », indique le ministère de la Santé publique.
Par ailleurs, plusieurs structures industrielles privées ont également vu le jour et fabriquent des médicaments à base de plantes. Ce sont entre autres le sirop HEPASOR, utilisé dans le traitement des Hépatites ; le Sirop POLA-GASTRAL A-T-200 utilisé dans le traitement des inflammations et de l’ulcère et le sirop GAMA anti-hémorroïdaire. Ces produits sont vendus dans des officines de pharmacie. Du côté de la recherche, le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi) à travers l’IMPM contribue aussi à la fabrication locale des produits issus de la pharmacopée traditionnelle.
Sauf qu’en dépit de ces nombreuses avancées, plusieurs défis restent encore à relever. Par exemple, la médecine traditionnelle attend toujours son cadre réglementaire. Il faut donc la doter de celui-ci, renforcer la plateforme de collaboration entre les différentes sectorielles impliquées dans ce domaine et promouvoir son développement au pays.
La célébration à Yaoundé de la 20ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle ce 31 août 2022 sous le thème : « Décennies de la journée africaine de la médecine traditionnelle : progrès accomplis vers la réalisation de la couverture sanitaire universelle en Afrique » a été l’occasion d’énumérer ces défis et de valoriser le travail des acteurs de ce secteur.