Cameroun. Les méfaits du tabac et de la drogue se donnent à voir
Les autorités sanitaires ont aussi exhorté la société à lutter contre ces stupéfiants et à faire le choix de la santé.
Des tableaux aux couleurs des méfaits du tabagisme sur l’organisme humain étaient exposés à loisir, à la direction de la promotion de la santé (DPS) le 26 juin 2019 à Yaoundé. Ils étaient en accord avec le thème « Le tabac et la santé pulmonaire » et de ce fait, renseignaient à suffisance sur les problèmes respiratoires, de la peau, les cancers de la bouche, de la gorge, et du poumon que peut causer la consommation du tabac. « Les méfaits du tabac et de la drogue sont souvent méconnus. Il est très facile de prendre un comprimé de l’avaler et de continuer en en avoir besoin, ne sachant pas qu’avec le temps, il y a des complications physiques, pour le cerveau et au niveau mental», regrette le Dr Fanne Mahamat, directrice de la Promotion de la santé au ministère de la Santé publique (Minsanté).
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le tabagisme est responsable de 38% des décès liés à la tuberculose et 31% des maladies liées aux maladies respiratoires. C’est que, le tabac affecte les poumons et sa fumée contient plus de 7000 chimiques dont 69 sont la cause du cancer. Par ailleurs, elle ralenti considérablement le développement des poumons chez les jeunes. Au Cameroun, 300 000 d’entre eux âgés de 13-15 ans sont fumeurs et 31,3% ont expérimenté la cigarette avant l’âge de 10 ans. Bien plus. 8,9% de la population utilisent des produits du tabac tandis que 7 millions de camerounais sont exposés à la fumée du tabac dans les lieux publics et les ménages.
Les drogues dont l’usage est en passe de devenir une pratique courante au Cameroun ne sont pas en reste. A en croire le comité national de lutte contre la drogue, les résultats des dernières enquêtes sur la question révèlent que 25% de la population ont déjà essayé une drogue dite dure et 10% des citoyens résidents sont des usagers réguliers des drogues (tabac et alcool y compris), dont 60% des jeunes de 20-25 ans. Par ailleurs, depuis 2010, 350-500 patients dont 75% des jeunes sont internés au service de psychiatrie de l’hôpital Jamot de Yaoundé et de l’hôpital Laquintinie de Douala pour des problèmes de santé mentale et/ou physique en lien avec l’usage des produits dépendogènes.
Ces chiffres ont été donnés au cours de la cérémonie commémorative des journées mondiales sans tabac et de lutte contre la drogue. Elles se déroulaient autour des thèmes « Le tabac et la santé pulmonaire » et « La drogue n’est pas un jeu d’enfant- Ma contribution pour jeunesse émergente en santé et sans drogue ». Des thèmes qui appellent « la contribution que pourrait apporter chacun de nous pour l’émergence d’une jeunesse en santé sans tabac et sans drogues », a interpellé Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique. Ces journées étaient donc l’occasion de lancer la campagne nationale de sensibilisation sur les méfaits du tabac, de la drogue de l’exposition à la fumée du tabac et de la santé pulmonaire. « Nous saisissons ce moment pour plaider pour des politiques plus fortes en matière de lutte anti-tabac », a réitéré Phanuel Habimana, représentant de l’OMS au Cameroun.