Cameroun. Les maladies non transmissibles ont tué 74 000 personnes depuis 2022 (Rapport)

(Lurgentiste.com)- Le  du rapport de suivi des progrès dans la lutte contre les Maladies non transmissibles (MNT) de 2022 a livré son verdict. D’après ce document de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 74 100 décès sont dus à ces MNT au Cameroun, sur une population de 25 millions 876 mille personnes. Soit 38% de morts (contre 35% en 2020) imputées à ces maladies que sont entre autres le diabète, les cancers, les maladies cardiovasculaires et les affections chroniques des voies respiratoires. En 2020, c’est 82 700 personnes que ces les MNT avaient tuées.

A la sous-direction des MNT du ministère de la santé publique, nos sources indiquent qu’il est difficile pour l’heure, de savoir de manière objective si les indicateurs sont en baisse ou en hausse, en raison d’une absence de dispositif de surveillance des décès au Cameroun. « Mais de manière subjective, on pense que ça augmente parce qu’il n’y a pas eu un engagement avéré des pouvoirs publics en faveur de ces maladies ; que la population a augmenté et que le poids des facteurs de risques s’est appesanti. Cette augmentation est aussi favorisée par l’occidentalisation du style de vie», explique l’une de nos sources.

Selon la situation épidémiologique de ces MNT en terres camerounaises, 30% de la population (soit plus de 7 millions de personnes) souffrent d’HTA. Les chiffres du cancer eux, « sont en consolidation. Pour le diabète on remarque encore que 60% des personnes ne connaissent pas leur statut au moment du dépistage », faisait savoir le Dr Aristide Stéphane Abah Abah en décembre 2021, interrogé par Lurgentiste.com.  Conséquence, « Avec le double fardeau épidémiologique et chronique des maladies, nous nous exposons à une situation sanitaire complexe », alertait ce sous-directeur des MNT au Minsanté.

Malheureusement, d’après nos sources, le Cameroun ne dispose pas de plans actuels de prévention et de contrôle des MNT ; encore moins d’un plan de financement de celles-ci. Raison pour laquelle a lieu le 15 septembre prochain, un webinaire sur le thème : « Financement des maladies non transmissibles au Cameroun : une opportunité pour le développement national ». Il s’agira pour cette équipe de faire le point de la situation, discuter sur les solutions éventuelles, se donner les perspectives.

Prescriptions de l’OMS

Les MNT ont en commun les facteurs de risques clés liés au comportement. Il s’agit du tabagisme, une mauvaise alimentation, l’absence d’exercice physique et l’usage excessif de l’alcool. Ceux-ci entrainent à leur tour surpoids et obésité, hypertension, hypercholestérolémie. Dans la mesure où il est possible de les modifier et au regard de ces chiffres, l’OMS a dans ce rapport, fait une série de prescriptions à l’Etat du Cameroun.

L’organisme sanitaire onusien préconise en premier lieu d’enquêter sur les facteurs de risques ; d’élaborer des politiques et plans multisectoriels nationaux pour atteindre les cibles nationales d’ici 2025 ; de prendre des mesures de réduction de la demande de tabac à travers entre autres, l’augmentation des droits d’accise et des prix. Ce qui contribuera à rendre les produits du tabac moins accessibles.

Toujours à ce niveau, il est préconisé d’interdire la publicité en faveur du tabac ; d’éliminer l’exposition passive à la fumée du tabac dans tous les lieux de travail inférieurs, les lieux publics fermés et les transports publics. Autre facteur de risque, l’alcool. Il est ainsi demandé au gouvernement de prendre des mesures de réduction de l’usage nocif de l’alcool à travers les interdictions ou restrictions globales en faveur de l’alcool ; d’augmenter les droits d’accises sur les boissons alcoolisées. L’accent doit aussi être mis sur l’éducation publique et les campagnes de sensibilisation à l’activité physique.

L’Etat devra aussi mettre sur pied des directives pour la prise en charge du cancer, des maladies cardiovasculaires, du diabète et des AVC. L’accent doit aussi être mis sur l’éducation publique et les campagnes de sensibilisation à l’activité physique. L’Etat devra aussi mettre sur pied des directives pour la prise en charge du cancer, des maladies cardiovasculaires, du diabète et des AVC

Le rapport qui alerte…

En rappel, les maladies non transmissibles « représentent toujours un important problème de santé publique dans tous les pays, y compris les pays à revenu faible ou intermédiaire », insiste l’OMS. Elles sont responsables de près de 74 % des décès dans le monde. Leur développement est principalement imputable à quatre facteurs de risque majeurs : le tabagisme, le manque d’activité physique, la consommation excessive d’alcool et une mauvaise alimentation.

L’OMS réitère que la flambée de maladies non transmissibles a des conséquences dévastatrices pour la santé des personnes, des familles et des communautés et menace de submerger les systèmes de santé. « Les coûts socioéconomiques associés à ces maladies font de la prévention et du contrôle de ces dernières un impératif majeur de développement pour le XXIe siècle », dixit l’OMS.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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