Cameroun. Les garçons désormais éligibles au vaccin contre le virus du papillome humain

(Lurgentiste.com)- Jusqu’ici, seules les filles étaient la cible du vaccin contre les infections du virus à papillome humain (VPH) introduit depuis 2020 dans la vaccination de routine au Cameroun. Depuis le 1er janvier 2023, les garçons sont désormais éligibles à ce vaccin administré à l’âge de neuf ans et qui se fait avant le début des rapports sexuels. « En introduisant le vaccin contre les HPV au Cameroun, la fourniture en vaccins n’était pas suffisante pour couvrir les deux doses des filles et des garçons. Donc, la priorité a été portée sur la jeune fille pour prévenir le cancer du col de l’utérus qui est le plus mortel des infections à HPV », explique le Dr Gisèle Efouba, cheffe d’unité des activités de vaccination supplémentaire au Programme Elargi de vaccination (PEV).

Toutefois, « Avec les avancées scientifiques récemment, on a découvert qu’une seule dose était suffisante pour protéger. De ce fait, le pays a revu les orientations nationales en ciblant désormais les filles et les garçons afin de réduire considérablement la transmission de cette maladie. Pour les deux cibles », poursuit cette dernière. De plus, ceci se justifie par le fait que les infections à VPH sont transmises sexuellement et peuvent également causer les cancers du pénis et de l’anus chez l’homme. Même le nombre de doses administrées change. Il passe ainsi de deux doses à une seule dose. C’est l’une des quatre principales innovations du nouveau calendrier de vaccination en vigueur au pays depuis le 1er janvier 2023.

Vaccin anti Covid-19 dans le PEV de routine

Dans le document de présentation de ces changements présentés aux médias, l’on y découvre que pour prévenir les diarrhées à rotavirus chez les bébés, « le Cameroun a opté, selon la disponibilité et l’appui de Gavi et ses partenaires d’appui technique et financier pour le changement de forme du vaccin Rotarix en Rotavac ». D’après le PEV, ce changement a deux avantages : l’économie de 40 à 60% en couts de cofinancement du vaccin contre le rotavirus et un gain « non négligeable » de 60 à 70% de volume de stockage. Ceci, « avec la même efficacité et la même sécurité que le Rotarix ».

De plus, le Rotavac est administré en trois doses (6, 10 et 14 semaines), tandis que le Rotarix compte seulement deux doses (6 et 10 semaines). Il faut également noter l’introduction du vaccin contre la Covid-19 dans le PEV de routine. Cela a d’ailleurs été annoncé depuis l’année dernière par ce bras séculier de l’Etat en matière de vaccination. Il est même déjà administré dans les districts de santé ayant des centres qui vaccinent contre le Covid-19.

Introduction d’une 2e dose de VPI

Le dernier et grand changement est l’introduction d’une deuxième dose du vaccin anti-poliomyélite inactivé (VPI) dans le (PEV). C’est une recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans la perspective de retirer totalement le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO), « selon une approche graduelle et des critères bien précis ». Ce vaccin passe donc d’une dose à 14 semaines à 2 doses à 14 semaines et 9 mois. En fait, bien que le Cameroun ait été certifié « pays libre de la circulation du poliovirus sauvage (PVS) » le 18 juin 2020, d’autres formes de poliovirus circulant de type 2 dérivé d’une souche vaccinale continuent de circuler dans le pays. Notamment dans des zones où la couverture vaccinale est faible, avec des enfants peu ou pas vaccinés.

L’un des objectifs de l’introduction de cette 2e dose est de renforcer l’immunité contre tous les poliovirus, y compris la prévention des Paralysies Flasques Aigues (PFA) chez les populations à risque des régions en épidémie de cVDPV2. A noter que ces changements tiennent compte des récentes données scientifiques, de l’épidémiologie de certaines maladies évitables par la vaccination (MEV) et des avis d’experts comme le Groupe consultatif technique national sur la vaccination (NITAG). L’objectif est d’offrir une protection contre les MEV aux enfants, aux adolescents et aux adultes.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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