Cameroun. La résurgence de la rougeole dans 7 régions inquiète

1347 cas suspects notifiés, 247 confirmés et 4 décès enregistrés.

Sept régions sur 10 sont actuellement touchées par l’épidémie de rougeole au Cameroun.  D’après le rapport de la situation épidémiologique dressé par le Programme élargi de vaccination (PEV), « c’est surtout la région de l’Est qui est touchée », tel que l’indique le Dr Tchokfe Shalom Ndoula, secrétaire permanent du PEV. Elle occupe en effet le peloton de tête, avec 96 cas testés positifs enregistrés dans les localités de Yokadouma, Bertoua et Yoko. Dans le Centre, 43 cas ont été confirmés dans les Districts de Santé de la Cité Verte, Ntui et Mfou tandis que 37 l’ont été à Bankim, Banyo et Ngaoundal dans l’Adamaoua.

A l’Ouest, Malentouen et Foumban concentrent l’essentiel des 18 cas positifs recensés. A l’Extrême-Nord, « Il y a des districts qui sont chroniquement en épidémie comme Mogodé, Kousseri, toute la zone de Bankim » et Maga. 16 malades y ont été enregistrés tandis que qu’Edea dans le Littoral en compte 10. La région du Sud-Ouest compte aussi 7 malades, 9 au Sud, 5 au Nord, et 4 dans le Nord-Ouest. « La situation est inquiétante », confie le SP du PEV. Ce d’autant plus que cette maladie virale grave a déjà causé quatre décès au Cameroun. 1 347 cas ont été notifiés ces dernières semaines pour 247 cas confirmés.

De plus, le rapport du PEV indique que 78% des victimes sont âgés entre 9 mois et 9 ans et 75% des cas confirmés ne sont pas vaccinés. En réalité, cette résurgence s’explique par une faible couverture vaccinale. « Beaucoup d’enfants ne sont plus vaccinés à la première dose, encore moins à la deuxième dose qui a été introduite depuis un an. On enregistre des enfants qui n’ont pas été vaccinés pendant trois années successives. Ce qui rend la population très vulnérable », explique le Dr Tchokfe Shalom Ndoula. Pourtant, le vaccin est efficace à 95% et pour prévenir les épidémies, il faut atteindre une couverture vaccinale d’au moins 95% dans tous les districts de santé.

En tout cas, une riposte est d’ores et déjà menée dans les districts de santés touchés pour circonscrire l’épidémie. Elle consiste à vacciner les enfants de 0 à 5 ans vivant dans les localités touchées (et peut-être ceux de 15 ans) et à administrer la vitamine A chez les enfants malades. A noter qu’en 2020, plus de 3000 cas avaient déjà été notifiés pour 1423 confirmés et 13 décès enregistrés. Soit quatre à Kribi, Gashiga et Kolofata 2, Betaré Oya, Awae, Ngaoundal, Ngong et Guidiguis 1 chacun.  79 Districts de Santé (DS) sur 189 avaient été en épidémie dans 8 régions (excepté le Nord-Ouest et le Sud-Ouest).

En rappel, la rougeole est une infection virale grave et contagieuse touchant principalement les enfants. Elle se propage dans l’air par des gouttelettes respiratoires produites par la toux ou des éternuements. Les symptômes de cette infection apparaissent 10 à 14 jours après exposition. Ils se manifestent par la toux, le nez qui coule, des yeux enflammés, des maux de gorge, de la fièvre et une peau rouge couverte de taches. Il n’existe pas de traitement curatif contre la rougeole, la prévention étant considérée comme la meilleure arme pour éviter cette maladie. Elle peut être facilement prévenue par un vaccin.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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