Cameroun. La maladie des données sanitaires
Cameroun. Des assises ont lieu à Yaoundé pour organiser un meilleur système de collecte, stockage, sécurisation, partage et analyse de celles-ci.
« En fin 2015, si on demandait le pourcentage de FOSA ayant transmis des données sanitaires à la cellule des informations sanitaires c’était zéro %. En fait, le Minsanté ne recevait aucune donnée de personne. Toutes les données étaient directement transmises aux partenaires. En fin 2015, le ministre a décidé de reformer le système avec le passage des ODM aux ODD. D’où la naissance du DHIS et son institutionnalisation et d’autres étapes». Ces propos du Dr Maurice Feuze révèlent le mauvais état de santé des données sanitaires au Cameroun. Pourtant, cette question est prioritaire pour le système de santé dans notre pays. En effet, pour les experts, il est nécessaire de mettre en place dans nos formations sanitaires, un système de collecte, stockage, sécurisation, partage et analyse des données des patients afin de produire l’information utilisable par les cliniciens et les décideurs, et améliorer ainsi le suivi des patients et l’efficience des protocoles de soins et la prise des décisions conséquentes. Ceci, au regard entre autres, de la demande et offre de soins en milieu hospitalier, la santé de la mère et de l’enfant, l’accessibilité aux médicaments, la lutte contre les maladies infectieuses et la surveillance épidémiologique. D’où la tenue à Yaoundé, depuis le 8 janvier 2019, de la 2e édition du « Cameroon Health Research Forum », CaHReF 2018.
En effet, « il s’agit de rendre disponible, les données originales, régulièrement actualisées portant principalement sur les problèmes de santé prioritaires, les populations cibles, les soins offerts. Ce qui implique une éthique et rigueur dans la collecte, le stockage et la production d’informations factuelles et fiables », soutient le Pr Magloire Biwolé Sida. Bien plus, « cette édition du Cameroon Health Research Forum permettra d’échanger sur un paquet minimum d’outils, de ressources et procédures adaptables aux différents systèmes, afin de mettre en place et pérenniser le problème de collecte des données sanitaires », a déclaré le Pr Anne Cécile Bisseck. Les assises qui s’achèvent ce 11 janvier se sont déroulées sous le thème : « Sources de données pour un meilleur accès aux soins de santé ». Lequel thème « résulte du constat fait que malgré les progrès fait remarquables de notre système d’information sanitaire, une bonne partie de l’information qui aurait pu servir pour mettre à jour les protocoles de soins, assurer la vigilance des médicaments et vaccins pour détecter les effets indésirables n’est pas disponible dans presque la totalité de nos informations sanitaires », regrette le Pr Bisseck.
Ainsi, il est attendu que les autorités sanitaires perçoivent l’importance de la digitalisation des données des patients pour une amélioration de la disponibilité des données sanitaires et un accès facilité aux soins.
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