Cameroun/Drogues. Plus de 1300 patients accueillis dans les Centres d’Addictologie en 2022

Olive Atangana
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Des jeunes sous influence de la drogue.

(Lurgentiste.com)- Au Cameroun, « la drogue est désormais portée au rang des préoccupations d’envergure ». Pour l’en attester, les Centres de Soins et d’Accompagnement en Addictologie ont accueilli 1 318 patients au cours de l’année 2022. Selon le ministère de la Santé publique (Minsanté) de qui sont ces chiffres, ils s’ajoutent aux 1 596 patients pris en charge dans ces centres spécialisés jusqu’en 2021. Ce département ministériel informe aussi que parmi les patients reçus, les jeunes de 20 à 24 ans sont les plus touchés et représentent 30% environ.

Et ce n’est pas tout.  « Les données analysées jusqu’ici montrent que les jeunes de 15 à 19 ans représentent 15% alors que les moins de 15 ans représentent 2,7% », a indiqué Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique.  Pour ne rien arranger, « Les nombreuses personnes qui en consomment sont confrontées à des graves problèmes de santé et peinent à en sortir sans l’aide de la société. Et la stigmatisation dont ces personnes font l’objet, peut nuire davantage à leur santé physique et mentale et les empêcher d’accéder à l’aide dont elles ont besoin », regrette l’autorité tutélaire de la santé au Cameroun.

Au cours de sa déclaration à la presse ce 6 juillet, il a aussi fait savoir que « La corrélation entre la consommation des drogues et l’infection au VIH/Sida est palpable ». C’est que, sur les 1318 nouveaux patients admis dans les centres de soins en Addictologie, 123 ont déclaré avoir effectué le test du VIH/Sida et 33 sont positifs. Soit 10%. Par conséquent, « le trafic illicite et la consommation des drogues sont de lourdes menaces sur la santé, la paix et la cohésion sociale (…) Il est évident que les crises, les trafics et l’abus des drogues, constituent un véritable cercle vicieux », prévient Manaouda Malachie.

Voilà pourquoi « nous devons tout mettre en œuvre pour les emmener à changer de comportement », insiste ce dernier. Ce d’autant plus que l’abus de drogue en milieu jeune a déjà fait l’objet de plus d’une interpellation de la part du Chef de l’Etat. En effet, dans ses discours à la jeunesse des 10 févriers 2019 et 2020, Paul Biya avait relevé que la consommation des drogues chez les jeunes a atteint la côte d’alerte et instruit la mise en place d’un Plan national de lutte contre la consommation des drogues et l’alcool.

Ainsi, un Plan Stratégique National de Lutte contre ce fléau, élaboré par le Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD), est en cours de finalisation au Minsanté, informe Manaouda Malachie. Ledit Plan Stratégique National étalé sur la période 2024-2030 est structuré autour des interventions de prévention. « La catégorisation des interventions et des politiques de prévention se situera dans le cadre de développement de l’enfance, de la petite enfance, de la moyenne enfance, du début de l’adolescence, de l’adolescence même et de l’âge adulte, dans les familles, les écoles et au sein des Communautés. Les enfants de la rue constituent aussi un autre groupe cible de choix », a expliqué le Minsanté.

A noter que le thème de commémoration de cette année était : « Les gens avant tout : Mettons fin à la stigmatisation et à la discrimination, renforçons la prévention ». L’objectif est de sensibiliser toute la communauté sur « l’importance de traiter les personnes qui consomment des drogues avec respect et empathie, malgré l’illégalité de leur comportement, parce qu’ils sont avant tout des êtres humains ».

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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