(Lurgentiste.com)– Au Cameroun, les maladies non transmissibles (MNT) préoccupent. Normal. Elles «étaient responsables de 35% de la mortalité au Cameroun (OMS Cameroun, 2016 avec une mortalité prématurée autour de 20% en 2025: Ndlr). Il était prévue une stabilisation à l’horizon 2025, mais on a plutôt constaté un accroissement de 10% », explique le Dr Aristide Stéphane Abah Abah, sous-directeur des MNT au ministère de la Santé publique (Minsanté). Précisément,« On note en moyenne et au minimum 800 nouveaux cas d’hypertension artérielle (HTA : Ndlr) et 500 d’AVC » par mois, poursuit ce dernier.
Il déclinait ainsi, la situation épidémiologique de ces MNT en terres camerounaises. Selon lui, des études ont montré que 30% de la population du Cameroun, soit plus de 7 millions de personnes souffrent d’HTA. Les chiffres du cancer eux, « sont en consolidation avec la mise en service bientôt des registres du cancer. Pour le diabète on remarque encore que 60% des personnes ne connaissent pas leur statut au moment du dépistage », fait-il savoir. Et ce n’est pas tout. Au moins 6 millions de personnes sont du groupe « AS » au Cameroun et 500000 sont « SS ».
« Nous sommes assis sur une bombe. Avec le double fardeau épidémiologique et chronique des maladies, nous nous exposons à une situation sanitaire complexe ». Et pour ne rien arranger, selon lui, la mortalité du Covid-19 est toujours élevée pour les personnes souffrant d’HTA, diabète et les maladies respiratoires chroniques comme l’asthme. Malheureusement, quoi que « longues, souvent excluantes ou asocialisantes et coûteuses », les MNT « sont le parent pauvre du système de santé parce que nous sommes sur plusieurs fronts, avec des ressources qui ne sont pas illimitées ».
En fait, souvent, nous sommes obligés de faire des arbitrages et répondre au plus urgent au regard de la virulence d’un germe et sa vitesse de propagation comme le choléra, la rougeole, la fièvre jaune et bien d’autres. Pourtant, elles minent durablement le capital humain, les ressources financières, les fonctions de la vie courante. « C’est dire que des solutions urgentes doivent être apportées par la communauté scientifique », préconise le sous-directeur.
Raison pour laquelle 500 acteurs de la santé environ se sont donnés rendez-vous à Yaoundé pour débattre de ces MNT. C’était t à la faveur du 1er Salon international des MNT démarré le 8 décembre dernier et qui a déroulé son générique de fin hier. C’était autour du thème « Maladies non transmissibles : priorités et solutions pour la nation ». Et pour le Dr Abah Abah, l’une des solutions réside en la communication pour le changement des comportements et à la mise en œuvre des stratégies plus affinées.
Entre temps, une instance multisectorielle de coordination de la lutte contre les MNT a ainsi été transférée dans les services du Premier Ministre. Par ailleurs, des réflexions sont en cours sur entre autres, la spécialisation de la chaîne d’approvisionnement, de stockage et distribution des médicaments des MNT et l’extension du dépistage néonatal de la drépanocytose.