(Lurgentiste.com)- « Système pour mettre fin au fardeau de la malaria par un engagement significatif dans l’Extrême-Nord » (Sembe 1). Tel est le nom du nouveau projet qui sera implémenté pendant cinq ans, dans les 32 districts de santé et 445 formations sanitaires que compte cette région. L’objectif de ce projet est de diriger et de promouvoir des solutions locales afin de réduire le nombre de décès dus au paludisme et diminuer considérablement la morbidité liée à cette maladie. C’est que, dans la région de l’Extrême-Nord, les indicateurs mettent en avant des taux de morbidité et de mortalité plus élevés que la moyenne.
En effet, selon le rapport 2022 du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), la malaria représente 31 % des motifs de consultations dans les formations sanitaires de l’Extrême-Nord, avec 488 261 cas de confirmés enregistrés. Outre cet aspect, cette région septentrionale arrive en tête sur le territoire national, en termes de taux de mortalité lié au paludisme, avec 28,7 décès pour 100 000 habitants, à en croire les chiffres officiels de 2021. De plus, bien que moins de 30 % de la population vivent dans cette région et celle du Nord, plus de 60 % des décès dus au paludisme y ont été enregistrés chez les enfants de moins de cinq ans.
Concrètement donc, avec d’autres partenaires, il sera question d’augmenter la couverture et l’utilisation des principales interventions vitales contre cette maladie afin de soutenir le Plan stratégique national 2024-2028 du Cameroun. Sembe 1 va également contribuer à renforcer le système de santé, à combler les lacunes dans la prestation de services liés au paludisme, à augmenter les pratiques de prévention, la recherche des soins à temps opportun et l’adhésion au traitement. Renforcer l’utilisation rigoureuse des données, la coordination et la gouvernance ne sont pas en reste.
Sous le slogan « Solutions locales pour zéro paludisme », Sembe 1 se présente ainsi comme un projet catalyseur dans la lutte contre le paludisme pour les populations, les acteurs communautaires de cette région et ceux du système de santé camerounais. Financé à hauteur de 18 milliards de FCFA (30 $ millions) par Usaid dans le cadre de l’initiative présidentielle américaine contre le paludisme (PMI), Sembe I sera mis en œuvre par l’Association camerounaise de marketing social (ACMS). Il a officiellement été lancé le 13 mars dernier à Yaoundé par Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, en présence du Dr David Walton, coordonnateur américain de la lutte mondiale contre le paludisme.
« Conscients du fait que les communautés locales sont les mieux placées pour connaître les défis auxquels elles sont confrontées dans la lutte contre le paludisme et ce dont elles ont besoin pour vaincre la maladie, nous souhaitons que les programmes PMI soient pilotés par des organisations camerounaises et ancrés dans les priorités locales. Nous croyons fermement qu’octroyer des financements directs aux organisations locales contribuera à la mise en place de services de lutte contre le paludisme plus durables, plus efficaces et plus équitables, ainsi qu’au renforcement du système de santé camerounais », a déclaré Dr David Walton.
À noter que le paludisme est la maladie endémique la plus répandue au Cameroun, avec une population totale de plus de 26 millions de personnes à risque (Plan opérationnel paludisme 2022 Malaria). Le pays fait d’ailleurs partie des 11 pays qui représentent environ 70 % du fardeau mondial du paludisme et met en œuvre l’approche « High Burden to High Impact ».