Cameroun. 15% de jeunes sont consommateurs de drogues

(Lurgentiste.com)-. Au Cameroun, le nombre de jeunes toxicomanes s’accroit. C’est du moins ce qu’indique le dernier rapport du Comité national de Lutte contre la Drogue du ministère de la Santé publique (Minsanté). Ce département ministériel rapporte que selon les chiffres de cette année dudit rapport, 15% de jeunes camerounais sont consommateurs de drogues.

L’année dernière, à la faveur de la journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues, célébrée le 26 juin, la Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) rapportait que « 21 % de la population camerounaise en âge scolaire a déjà consommé de la drogue ». De ces chiffres, 10 % des jeunes étaient des consommateurs réguliers de drogue, dont 60 % âgé de 20 à 25 ans, « avec une prévalence de 15 % plus élevée en milieu scolaire ».

La CDHC indiquait par ailleurs que les « substances primaires » les plus utilisées sont : le cannabis (58 %) associé au tabac, le tramadol (44 %) « devenu incontournable pour les conducteurs de motos-taxis (…) à l’origine de graves accidents de circulation », la cocaïne (12 %) ; les solvants (7 %), et l’héroïne (5 %). La Commission s’inquiétait donc de ce que « Cameroun est considéré comme un importateur majeur et un point de transbordement pour le cannabis produit localement et acheminé vers d’autres pays africains, notamment vers le Nigeria ».

Les spécialistes et addictologues affirment que la consommation de ces substances chez les jeunes est due au fait que ceux-ci rencontrent généralement des difficultés au sein de leurs familles. Le phénomène est aussi accentué par la prolifération, jusqu’aux abords des écoles, de pharmacies de rue, de divers vendeurs ambulants et de débits de boisson. A en croire les centres de sevrages et de désintoxication, la tendance est à la consommation de plusieurs substances en même temps.

Il s’agit notamment d’un côté, des drogues licites comme les alcools (vins, bière, liqueurs) et les cigarettes, de solvants volatils (colle, diluants, encre de marqueur), de sédatifs (somnifères). D’un autre, des drogues illicites ou de stimulants (chanvre indien, cocaïne, Tramol ou Tramadol, cannabis, chicha, Bérré Rouge, Diazépam, Banga, D10 etc.). Toutefois, ce sont les enfants de la rue qui sont plus explosés à ce fléau, selon le Minsanté.

Voilà pourquoi pour lutter contre la consommation de ces substances au pays, le Comité National de Lutte contre la Drogue met l’accent sur la sensibilisation.  A la faveur de la commémoration de la 36ème édition de la journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues, des enfants de la rue ont ainsi été sensibilisés à travers des causeries éducatives.

Le thème de cette année « Stop à la stigmatisation et à la discrimination, renforcer la prévention : les gens avant tout », était axé sur la nécessité de placer les personnes avant, en mettant fin à la stigmatisation et à la discrimination et en renforçant la prévention. Célébrée le 26 juin de chaque année, cette journée a pour but de renforcer l’action et la coopération en vue de parvenir à un monde sans toxicomanie.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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