Cette composante figure en bonne place dans le projet de budget de 213,651 milliards de Fcfa du Minsanté, défendu le 4 décembre 2019 par Manaouda Malachie.
Fin de calvaire en perspective pour les malades souffrants d’insuffisance rénale à Yagoua, dans la région de l’Extrême-Nord. Eux qui broient du noir depuis de nombreuses années, du fait de l’insuffisance rénale qui y gagne du terrain, réclamaient à cor et à cri un centre d’hémodialyse. En effet, sur 150 malades enregistrés à l’hôpital régional de Maroua, 70 viennent de Yagoua. Soit environ 46,67%. A maintes reprises, ces malades ont exprimé leur ras-le-bol aux autorités sanitaires.
D’abord il y a deux ans. La communauté musulmane de cette ville a adressé une missive au prédécesseur de l’actuel ministre de la Santé publique. Dans celle-ci, elle disait toute son inquiétude face à cette situation, et déplorait le décès de 19 de ses « fils et filles », morts d’insuffisance rénale. Elle achevait sa missive d’un centre à Yagoua. Le 5 juillet 2019, c’était au tour de leur député, Isabelle Manamourou Silikam, de se faire leur porte-voix, avec la même doléance.
Les plaintes de ces malades semblent donc avoir trouvé un écho favorable auprès de Manaouda Malachie. D’ici 2020, ils pourront voir la création d’un centre d’hémodialyse dans leur ville. Surtout qu’en plus de la création à venir dudit centre, une étude sur les insuffisances rénales y est actuellement en cours. Cette composante est contenue dans les perspectives 2020 du budget de ce département ministériel. Lequel s’élève à 213,651 milliards de Fcfa, contre 207 milliards de Fcfa en 2019.
« Innovations »
L’enveloppe qui a été défendu le 4 décembre dernier par le Minsanté à la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale, comporte trois innovations. Notamment, la mise en place de la politique d’élimination des frais relatifs à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida et l’extension du projet chèque santé dans la quasi-totalité des districts de Santé (DS) des trois régions septentrionales. Le centre d’hémodialyse de Yagoua entre ainsi dans le volet renforcement de l’offre d’équipements des formations sanitaires du projet de budget.
Tout comme l’aménagement, l’équipement et la mise en service d’une unité d’hémodialyse à l’hôpital Laquintinie de Douala. Avec cette enveloppe budgétaire, le Minsanté entend aussi poursuivre les travaux de construction/extension des hôpitaux de 3e et 4e catégorie tels que Soa, Djoungolo, Nkoldongo, Galim, Touroua, Baschéo et Garoua-Boulai. La réhabilitation/extension des hopitaux régionaux de Nkongsamba et Mokolo ne sont pas en reste. Les 213 milliards de Fcfa, serviront par ailleurs à finaliser les projets du Planut et à réhabiliter les formations sanitaires des villes devant abriter la CAN 2021.
Prévention des maladies
Le Minsanté a par ailleurs proposé des stratégies de prévention des pathologies, la promotion de la santé, la gouvernance et les appuis institutionnel au secteur de la santé, et la gestion des cas spécifiques liés entre autres à la mortalité maternelle et infantile aussi bien dans les formations hospitalières que dans les communautés.
C’est ainsi que la prévention des maladies telles que le paludisme, le VIH/Sida, les IST, la tuberculose, les hépatiques virales et la transmission du VIH de la mère à l’enfant constitue le cheval de bataille du natif de Mokolo. « Nous allons mettre l’accent sur les déterminants de la santé que sont entre autres la mortalité infanto-juvénile, la surveillance des épidémies et la couverture santé universelle », indique ce dernier.
A ce propos, de l’exposé du Minsanté devant la Commission des Finances et du Budget, l’on retient que « des actions prioritaires ont été soit entamées, soit mise en œuvre dans l’optique de la préparation de sa mise en place. Le parachèvement des réflexions y relatives nous permets d’ores et déjà de disposer d’un certain nombre de postulats de base », a indiqué Manaouda Malachie.
Couverture santé universelle
Le projet de loi des finances pour l’année 2020 prévoit que « 15 milliards de Fcfa seront alloués à la mise en place des conditions préalables à la couverture sanitaire universelle(CSU: Ndlr) ». Seulement, une source proche du dossier au Minsanté indique que « cette somme est bien au-dessus des estimations ». Quoi qu’il en soit, il est ainsi prévu de poursuivre les actions comme les études financières et la révision du plateau technique des formations sanitaires primaires pour le démarrage effectif de ce projet de CSU dont le coût de la mise en œuvre s’élève à 1300 milliards de Fcfa.
D’après des sources au Minsanté, il est à noter qu’en ce qui concerne l’organisation de la demande, il a été élaboré la méthodologie d’immatriculation des bénéficiaires. Car, pour avoir accès aux soins, il faut être immatriculé c’est-à-dire, avoir une carte d’accès de soins pour les enfants, les femmes enceintes. Et à partir de 2020, ce processus sera enclenché, de même que le dossier électronique du patient et les évaluations des capacités compétitives de la population.
A noter aussi qu’un plan de communication a déjà été élaboré et est disponible dans les deux langues officielles, tout comme la validation du panier de soins.