(Lurgentiste.com)– Le Réseau des médecins de districts du Cameroun (Remedic) vient d’introduire une demande de recours gracieux en annulation de la récente suspension du Dr Assamba, auprès du ministre de la Santé publique (Minsanté). Dans une correspondance du 26 mars dernier, ce regroupement de professionnels de la santé qui milite en faveur de leur valorisation monte lui aussi au créneau pour demander à Manaouda Malachie « de réexaminer les faits qui lui sont reprochés, en vous référant à l’institution garante du respect de l’éthique et de la déontologie médicale, à savoir l’ONMC (Ordre national des médecins du Cameroun : NDLR) ».
Concrètement pour ce cas, « nous souhaitons atténuer la lettre du président de l’Ordre des médecins dans l’intérêt du confrère ; démontrer au ministre qu’une autre issue est possible et lui donner les arguments pour un recours gracieux », explique le Dr Aubin Nino Baleba (photo), Président en exercice du Remedic. Au rang de ces arguments, figurent en bonne place le professionnalisme, la compétence et le dévouement du Dr Assamba Mpon, directeur de l’hôpital de district de Messamena. Dans son exposé, le Remedic motive en effet que ce médecin généraliste est un professionnel « compétent et dévoué » envers ses patients.
D’ailleurs, il leur « a démontré à maintes reprises son dévouement » et « son engagement envers les normes les plus élevées de pratiques médicales ». De plus, « Ses compétences professionnelles ont été reconnues par ses pairs et par les patients qu’il a traités ». Les médecins de district du Cameroun sont donc « convaincus que cette sanction nuira non seulement à sa réputation professionnelle, mais aussi à la qualité des soins offerts aux patients en privant cette localité d’un médecin compétent et dévoué ». Pour eux, le fait « qu’un remplacement à son poste n’a pas été effectué dans la foulée » en rajoute à cette situation.
La démarche du Dr Baleba et de ses confrères, vise aussi à « limiter le rouleau compresseur sur le Dr Assamba et empêcher par exemple qu’il ne perde son poste », ajoute un membre influent de cette association. Au sein du landerneau médical, cette action est diversement appréciée, un peu comme celle de l’ONMC, il y a quelque temps. Mais de manière générale, des médecins la trouvent « courageuse, surtout dans notre contexte ». En réalité, ils sont conscients qu’une issue favorable n’est pas certaine dans la mesure où « les administrateurs ne se dédisent pas souvent » croit savoir le camp des modérés d’une part et que « la décision ministérielle est souveraine », affirme-t-on dans le bord pro ministre d’autre part.
Au Minsanté, des sources proches du dossier se montrent pessimistes. « C’est impossible. Connaissant le ministre, il risque même de le remplacer avant la fin de sa suspension », indique un interlocuteur. D’ailleurs, « l’incidence salariale du Dr Assamba est déjà actée. Son bulletin est vierge pour ce mois de mars», confie une autre source proche du dossier. Mais au sein du Remedic, « Il n’est pas encore remplacé et donc, il y a espoir ». Quoi qu’il en soit, dans la foulée et « pour permettre au contraire de survivre en attendant l’issue », une quête a été ouverte en faveur du Dr Assamba Mpon Serge. Pour rappel, ce dernier est sous le coup d’une suspension de trois mois avec incidence salariale pour manquement à l’éthique et la déontologie dans une affaire qui l’oppose au sous-préfet de Messamena.