Après l’Extrême-Nord, les États-Unis injectent 21 milliards de FCFA dans la lutte contre le paludisme dans le Nord

(Lurgentiste.com) — Au Cameroun, la région du Nord vient de bénéficier d’un nouveau financement pour intensifier sa lutte contre le paludisme. Ce financement est accordé dans le cadre du Projet Sembe II, qui fait suite à Sembe I mis en œuvre dans la région de l’Extrême-Nord. Conçu pour alléger le fardeau du paludisme, Sembe II est doté d’un budget de 21 milliards de FCFA (35 millions de dollars) et soutenu par un accord de coopération quinquennal. Il vise à réduire de manière significative la morbidité et la mortalité liées à cette maladie.

Le Projet Sembe II s’aligne sur le Plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2024-2028 du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) ainsi que sur d’autres documents stratégiques tels que la Stratégie du secteur de la santé 2016-2027. Il est mis en œuvre en collaboration avec les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) dans les 15 districts de santé de la région du Nord du Cameroun.

Le choix de cette région n’est pas anodin. En effet, elle a été sélectionnée en raison de son taux élevé de prévalence du paludisme. Selon les chiffres du ministère de la Santé publique, cette partie du pays a enregistré 373 424 cas de paludisme en 2023, représentant 42,8 % des consultations médicales dans toute la région. Parmi ces cas, les enfants de moins de cinq ans représentent 53,6 %, ce qui en fait le groupe le plus affecté.

Le projet Sembe II prévoit de renforcer les capacités sanitaires et de favoriser l’adoption du vaccin antipaludique. Selon les parties prenantes, ces mesures sont essentielles pour étendre la protection contre le paludisme à l’ensemble de la population, notamment aux groupes vulnérables tels que les enfants et les femmes enceintes. Le projet vise également à renforcer le système de santé camerounais et à améliorer les résultats sanitaires en augmentant l’accès et l’utilisation de diagnostics de qualité pour le paludisme. Sembe II permettra ainsi un meilleur accès aux moustiquaires imprégnées d’insecticide et aux services de prévention et de traitement, tant au niveau des structures sanitaires que des communautés.

Il est à noter que le projet sera mis en œuvre par un consortium dirigé par Jpiego, en partenariat avec Reach Out Cameroon (ROC), le Centre de recherche sur les maladies infectieuses (CRID), Pentecostal Advocates for Socio-Economic Development (Penased), et e-Health Africa en tant que sous-bénéficiaires. Le Projet Sembe II est financé par l’Initiative du Président des États-Unis pour la lutte contre le paludisme (PMI) par l’intermédiaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). Le gouvernement américain a réaffirmé son engagement à travailler avec les autorités camerounaises pour éliminer la morbidité et la mortalité liées au paludisme d’ici février 2029.

Pour la première phase (Sembe I) de cette initiative de lutte contre le paludisme, mise en œuvre dans 32 districts de santé et 445 formations sanitaires dans la région de l’Extrême-Nord, les États-Unis ont débloqué 18 milliards de FCFA. Depuis 2018, l’Initiative présidentielle américaine contre le paludisme (PMI) travaille avec le ministère de la Santé publique pour soutenir les campagnes de médecine préventive (SMC) pour les enfants des régions du Nord et de l’Extrême-Nord du pays. En plus de financer les campagnes, y compris les médicaments, PMI a aidé le Programme national de lutte contre le paludisme du Cameroun à élaborer des plans de distribution nationaux, à gérer les produits dans les entrepôts régionaux et à contracter des prestataires logistiques pour le transport.

Au cours de la campagne 2023, plus de neuf millions de doses de médicaments ont été livrées à 448 formations sanitaires dans 47 districts de santé sur une période de 4 à 5 mois, permettant de protéger environ deux millions d’enfants contre le paludisme, indique l’initiative PMI.

 

Lire aussi :

Cameroun. 18 milliards de FCFA pour lutter contre le paludisme à l’Extrême-Nord

 

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *