Anomalie. Aucune pharmacie n’existe dans tout le département du Faro et Déo

Les populations sont exposées aux produits douteux et la vente illicite des médicaments prospère dans les hôpitaux.

Le nouveau directeur de l’hôpital de district de Tignère a défini comme l’une de ses principales restructurations, la redynamisation de la pharmacie. Le diagnostic posé par le Dr Conrad Nkodo Ottou est ainsi alarmant.  A Tignère, les médicaments de la rue sont la règle à cause de l’absence de pharmacie dans tout le département du Faro et Déo. Pour l’essentiel, selon certaines sources, ils proviennent du Nigeria voisin, non sans franchir illicitement les barrières douanières. C’est donc tout naturellement que dans cette formation sanitaire, la vente illicite des médicaments a longtemps dicté sa loi.

« Le danger plane avec ces médicaments de la rue. Il faut dire que ce sont ces infirmiers qui partent souvent acheter les médicaments dans la rue pour les proposer dans les formations sanitaires où ils travaillent. Ils se font certes de l’argent, au détriment des pharmacies, mais c’est la population qui est en danger. Si on ne fait pas attention, la jeunesse sera détruite. Prenez le cas des tramol, tramadol et autres médicaments qui ont des effets très négatifs sur les jeunes», déclare le Dr Etienne Wanda Wandji, pharmacien à Ngaoundéré.

C’est ce qui justifie la mise sur pied du plan stratégique de développement de l’hôpital de district de Tignère avec en bonne place, le volet médicament à sauver. « N’ayant pas encore de pharmacie d’officine, le secteur du médicament est un pilier porteur. En effet, générateur de capitaux, ledit secteur sera important à la fois pour donner un traitement efficace aux malades, pour motiver le personnel par des primes élevées et enfin, pour lutter contre le médicament de la rue », peut-on lire dans le dit plan stratégique.

Ainsi, « Il est question de capitaliser la pharmacie afin de gagner 100% des bénéfices contre seulement 15% sur le contrat actuel avec le Fonds régional de la Santé. Donner plus d’autonomie au pharmacien et enfin d’informatiser ladite pharmacie. La pharmacie est censée être pourvoyeuse de 50% des revenus hospitaliers », poursuit le plan. Cependant, pour donner plus de chance à la réussite de ce plan et à la traque du médicament de la rue, il faut l’ouverture d’une ou des pharmacies dans le Faro et Déo.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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2 réponses

  1. franck keumoe dit :

    De quoi parle ton ?
    D’une PUI Pharmacie a Usage Intérieur pour les hôpitaux ou d’une officine de Pharmacie ?
    Les process de creation, redynamisation ou suivi sont tout aussi différents que les buts.
    Dans tous les cas on ne peut que saluer cet engagement au service de la santé de nos populations quand on connaît les affres des médicaments de la rue sur la santé de nos populations.

    • Dr, je veux bien que l’Ordre explique sa politique d’installation des officines et pourquoi on en arrive à cet état des choses dans Les départements, ouvrant ainsi un boulevard aux médicaments de la rue…

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