Alerte. Un cas de Polio virus circulant de type 2 découvert à Mada

Olive Atangana
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Un plan de riposte est en cours d’organisation au Cameroun qui dispose de 90 jours pour l’arrêt de la propagation.

Autre urgence de santé publique au Cameroun. Sur la table des autorités sanitaires depuis le 27 mai 2019, une nouvelle épidémie de poliomyélite. Elle fait suite à la confirmation d’un cas de polio virus circulant de type 2, découvert le 15 mai dernier, dans une fosse septique du le District de Santé (DS) de Mada, région de l’Extrême-Nord. Ce qui fait d’elle, une urgence « de portée internationale », tel que le précise Alim Hayatou, secrétaire d’Etat à la santé publique chargé de la lutte contre les Épidémies et les Pandémies.

En réalité, d’après les informations glanées auprès de certains hauts responsables du Programme élargi de vaccination (PEV), ce virus a été identifié dans un isolant prélevé au hasard, dans l’environnement de ce DS, où les malades viennent déféquer. « Passé au laboratoire, nous avons découvert que c’est un polio virus circulant de type 2, qui est différent du polio virus sauvage (PVS). Mais, c’est celui qui peut sortir de n’importe quoi dans l’environnement », explique une source proche du dossier.

Risque de propagation

Selon elle, l’isolant qui a été identifié ressemble à un poliovirus circulant qui viendrait du Nigeria voisin. « C’est pour cela qu’il faut continuer de renforcer l’unité préventive de Mada et étendre la riposte à Makary », informe celle-ci. Car, Mada se situe à la frontière de trois pays (Nigéria, Tchad et Cameroun). Cette nouvelle situation constitue à n’en point douter, « un risque élevé de propagation du virus susceptible de compromettre les progrès déjà accomplis dans le processus d’éradication de la poliomyélite », regrette Alim Hayatou.

Riposte

D’après les procédures opérationnelles standards, il faut immédiatement organiser la riposte. Le Cameroun dispose ainsi de 90 jours, pour arrêter la transmission de ce virus de la poliomyélite au sein de la population sur toute l’étendue du territoire national, et de 14 jours pour vacciner les enfants de cette zone. A en croire nos sources, les autorités sanitaires et leurs partenaires se mobilisent afin d’organiser la riposte autour de l’endroit où l’on a pu l’identifier. Et d’empêcher qu’il se propage de l’environnement à un être humain.

Pour cela, une équipe de coordination du Centre des opérations d’urgences a été mise sur pied. Des journées de vaccination sont prévues du 10-12 juin prochain à Mada et à Makary. Par ailleurs, les populations sont invitées à adhérer aux activités de vaccination qui vont suivre. « Il faut les préparer  à savoir que dans leur environnement, il y a eu quelque chose et qu’elles doivent comprendre qu’on va devoir vacciner, pour limiter le passage de ce virus de l’environnement vers l’être humain», dit notre source.

Système de surveillance

Nos sources se veulent rassurantes. « Le niveau de risque n’est pas comme celui d’un polio virus sauvage qui est directement identifié chez un enfant et qui nécessite plus », dit l’une d’elles. Seulement, « ça nous renseigne sur deux choses. D’abord féliciter le système de surveillance du Cameroun parce que si le système n’est pas assez performant, il peut passer sous silence ce type d’information et penser que dans l’environnement tout va bien alors qu’il y a un virus. Puis, amener les populations à comprendre que la vaccination est importante en pareille circonstances », précise-t-elle.

En gros, « Il faut simplement que les populations de Mada soient très réceptives à la vaccination et qu’on ne baisse pas les bras dans toutes nos activités de routine. Ce cas nous rappelle qu’on ne doit pas dormir sur nos lauriers. Notamment au niveau des frontières qui sont poreuses. Il est question de renforcer tous nos efforts et de rester vigilent », conclut notre source.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
1 Comment
  • Mada est une localité camerounaise limitée du Tchad par le fleuve Ligne. Une réelle promiscuité y règne, le marché des vivres alimentaires se fait à même le sol. Le marché de Mada est commun au Tchad, Nigeria et Cameroun. Le CSD est une chambre de l’hôpital protestant de la localité.Le sol est sablonneux et pourrait laisser le virus polio circuler très facilement en cette saison de pluie

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