Alerte. Le paludisme fait de la résistance au Cameroun

Deux millions de personne infectées par an, soit environ 8% de la population du Cameroun.

 « Notre pays enregistre près de 2 millions de cas chaque année ». Cette révélation est du ministère de la Santé publique (Minsanté), contenue dans un communiqué. Lequel précise aussi que le paludisme qui demeure un problème de santé publique au Cameroun, « constitue également le premier motif de consultation, avec notamment 43% des enfants de moins de cinq ans s’étant présentés dans les hôpitaux du pays. De plus, 12,8% de décès enregistrés dans les formations sanitaires sont dus au paludisme». Et pour saler un peu plus l’addition, les données issues du terrain ne sont guerres rassurantes. « Nos données qui proviennent des formations sanitaires montrent que malgré le fait que le taux de mortalité est en baisse, le nombre des cas est stagnant. Donc on est en train de stagner sur le plan de l’endémie », regrette le Dr Dorothy Achu, secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).  Pour ne rien arranger, « Nous savons que les moustiquaires que nous avons depuis 2016 ne sont plus efficaces; nous savons aussi que les gens ne les utilisent pas assez. Donc ça fait que le nombre des cas de paludisme stagne et l’environnement avec le climat qui devient plus chaud et les moustiquaires qui se multiplient, nous avons intérêt à renforcer la lutte antivectorielle pour combattre cette augmentation des moustiques dans notre environnement. C’est pourquoi l’utilisation des moustiquaires est clé », indique le Dr Achu.

D’où le lancement, le 15 février 2019, de la 3e campagne nationale de distribution gratuite des Moustiquaires imprégnés à longue durée d’action (MILDA) afin de lutter contre la propagation de cette maladie qui affecte chaque année environ 8% de la population du pays. Elle se déroulera en trois phases : la première est prévue du 15 février au 31 mars 2019 concerne les régions de l’Est, du Littoral, de l’Ouest et du Sud. La seconde aura lieu du 15 mai au 15 juin et concerne les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord. La troisième phase, comprise entre le 15 août et le 15 septembre 2019, couvre les régions du Centre, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. 14 867 748 Milda seront ainsi distribuées dans 189 districts de santé du territoire national, à raison d’une moustiquaire pour deux personnes, de deux pour quatre personnes et de trois pour cinq personnes dans les ménages. L’objectif ici, est de couvrir 100% des habitants du pays. « Le but final est de prévenir le paludisme, de protéger la population contre la piqure du moustique qui donne le paludisme et donc, de réduire significativement les cas de paludisme et les décès. Et on peut espérer dans certains endroits où on va combiner cette approche avec d’autres interventions envisager l’élimination dans certains districts de santé », explique le SP du Pnlp.

D’après les statistiques 2017 issues de ce programme, le paludisme touche 26,9% des enfants de moins de cinq ans, 6,8% des femmes enceintes et 7,1% des personnes âgées. Et selon le « Rapport de suivi ses 100 indicateurs clés de Santé au Cameroun », publié en décembre 2018, en 2017, le pourcentage des Moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) était de 58,7%. Soit 83,1% au Nord ; 81,7% dans l’Adamaoua, 35,4% à l’Extrême-Nord et 54,5% dans le Sud.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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