Alerte : flambée de la toxicomanie dans les régions anglophones et à l’Extrême-Nord en crise

(Lurgentiste.com) — Au Cameroun, les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (Csapa) ont accueilli 2 057 patients, parmi lesquels 1 125 nouveaux cas en 2023. Selon le ministère de la Santé publique, depuis 2021, les patients consommateurs de substances psychoactives demandeurs de traitement dans ces centres proviennent principalement des trois régions où sévit la crise sécuritaire : l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, qui représentent désormais à elles seules près de 43 % des nouveaux cas recensés.

De même, le nombre de patients demandeurs de soins, d’après les chiffres du Comité national de lutte contre la drogue (CNLD), est en nette augmentation dans ces trois régions en crise politico-sociale. Il est en effet passé d’un taux de 10,16 % en 2017 à 22,21 % en 2019. « Il apparaît donc clairement que les crises sécuritaires et sanitaires constituent une cause d’aggravation du trafic et de l’addiction aux drogues », indique ce département ministériel.

De manière générale, l’analyse de ces données révèle que la tranche d’âge de 19 à 32 ans est la plus exposée à la consommation de ces produits stupéfiants. 96 % des cas recensés sont des célibataires, 68 % des sujets poursuivent leur scolarité et 41 % sont des personnes inactives ou sans profession. Les données disponibles montrent que les prévalences annuelles sont de 72,4 % pour le tabac fumé, 72,4 % pour le cannabis fumé, 79,3 % pour les boissons alcoolisées et 50,5 % pour le tramadol.

Il convient aussi de noter que 87 % des personnes sujettes à la consommation de drogues résident en milieu urbain. En outre, il existe des comorbidités psychiatriques avec la consommation de ces substances illicites. Elles comprennent 8 % de troubles de la personnalité, 13 % de troubles psychotiques induits par les substances, 5 % de troubles dépressifs majeurs, 5 % de troubles de panique, 22 % d’actes autodestructeurs, 55 % de dépendance et 17 % d’abus de substances addictives. « Dans 65,73 % des cas, les usagers de substances psychoactives recherchaient un équilibre personnel », précise le ministère de la Santé.

Le pays a ainsi adopté un Plan Stratégique National de lutte contre les Drogues pour la période 2024-2030. Ce document de 100 pages ambitionne de réduire l’offre, la demande et les conséquences de l’usage des drogues au pays dans un délai de six ans et est organisé en quatre axes stratégiques. Sa première phase de mise en œuvre, qui se déroulera de 2024 à 2026, nécessitera 92 milliards de FCFA.

 

Lire aussi: Un plan triennal de 92 milliards de FCFA pour lutter contre les drogues au Cameroun

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *