Alerte. 4000 femmes décèdent par an au Cameroun des suites d’accouchement

Au Cameroun, donner la vie coûte la vie aux femmes. En effet, 4000 mille d’entre elles décèdent chaque année des suites d’accouchement. C’est du moins ce qu’indique le ratio de mortalité maternelle en terres camerounaises. D’après la cinquième enquête démographique et de santé du Cameroun (EDS-V), le nombre de ces décès est de 406 pour 1000 naissances vivantes, contre 782 décès pour 1000 naissances vivantes en 2011. Soit une baisse de près de 40% en 7 ans de lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

Toutefois, « Son niveau actuel est encore 10 à 20 fois plus élevé que celui des pays développés », avait noté l’enquête. Et pour ne rien arranger, l’atteinte des Objectifs de développement durable visant à passer en dessous de 140 décès pour 1000 naissances vivantes reste menacée par le Covid-19 qui impacte malheureusement la fréquentation des services de santé par les femmes enceintes. Si pour Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, cette situation est « inacceptable », d’un autre côté « aucun relâchement ne doit être consenti ».

C’est du moins ce qu’il a déclaré le 30 juillet dernier, en recevant des kits de santé de reproduction et des équipements de réanimation pour la riposte contre le Covid-19 d’une valeur de 143 545 726 Fcfa répartis dans 54 formations sanitaires des régions d’intervention du Projet d’appui à la santé maternelle et néonatale et Infantile (Pasmni) et du Centre des opérations des urgences de santé publique à Yaoundé (Cousp). Ce matériel acheté par le Minsanté à travers l’Unfpa permettra entre autres, de maintenir et améliorer les efforts consentis en faveur de l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant.

196 372 929 de Fcfa ont par ailleurs été déboursés pour acquérir 423 kits d’intrants et équipements pour des soins obstétricaux d’urgence à répartir dans 106 formations sanitaires de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua. Ces trousses sanitaires contribueront notamment à réaliser des césariennes et autres interventions obstétricaux-chirurgicales dont la réanimation des mères et nouveau-nés et l’administrer un traitement par intraveineuse des complications obstétricales et réaliser des accouchements normaux, de stabiliser les patientes présentant des complications obstétricales comme les éclampsies ou hémorragie, avant de les orienter vers des soins d’un niveau supérieur.

« Des soins obstétricaux et néonataux de qualité doivent être mis à la disposition des populations, y compris en contexte de COVID-19 », a déclaré la représentante résidente de l’UNFPA au Cameroun, Siti Batoul Oussein. A noter que le Pasmni vise à renforcer les systèmes de santé et à améliorer l’accès des populations aux services de santé dans les régions qui enregistrent les indicateurs de mortalité et de morbidité maternelle et infantile les plus critiques.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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